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Affiches en faveur du TGV à Béziers : Robert Ménard est "un tout petit monsieur", selon Laurence Rossignol

L'ancienne ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol a exprimé, mardi sur franceinfo, son indignation à l'encontre du maire de Béziers (Hérault) alors que celui-ci a lancé une campagne d'affichages dont l'une d'elle présente une femme attachée à des rails.

Article rédigé par franceinfo
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Laurence Rossignol, alors ministre du Droit des femmes, le 8 mars 2017, à Paris. (ETIENNE LAURENT / EPA POOL)

Dans un contexte de mobilisation contre les violences faites aux femmes, le maire de Béziers Robert Ménard fait un "pied de nez" au "respect de la dignité des femmes", a jugé, mardi 12 décembre sur franceinfo, Laurence Rossignol. La sénatrice socialiste de l'Oise et ancienne ministre des Droits des femmes a estimé que Robert Ménard est un "récidiviste des provocations", alors que sa campagne d'affichage en faveur du TGV à Béziers (Hérault), lancée lundi, suscite de vives polémiques. 

Sur ces affiches pour le TGV en Occitanie, on voit une femme ligotée sur des rails, hurlant à l'approche d'une locomotive à vapeur avec le slogan : "Avec le TGV, elle aurait moins souffert !" 

franceinfo : Qu'attendez-vous de votre dépôt de plainte ?

Laurence Rossignol : J'attends de la justice qu'elle instruise la plainte que j'ai déposée et celle que le préfet a également déposée. J'attends d'une part que cette campagne soit retirée et, d'autre part, que des poursuites, si les fondements juridiques sont là, soient engagées contre les auteurs de cette campagne pour apologie ou l'incitation à la violence avec une aggravation de sexisme.

Qu'est-ce qui vous choque dans cette affiche ?

Il y a chaque année 120 femmes qui meurent sous les coups de leur compagnon ou de leur ex-compagnon. En juin dernier, une jeune femme, qui s'appelait Emilie, a été ligotée sur les rails d'un TGV par son compagnon. Elle est morte percutée par le train. Cette jeune femme, on la tue deux fois. On peut rire, on peut utiliser des drames, pour en faire de la provocation politique. M. Ménard est un tout petit monsieur qui a beaucoup de mal à arriver à faire parler de lui pour des choses bien qu'il ferait dans sa ville. C'est un récidiviste des provocations, par des affiches. Il a toujours les mêmes cibles : les femmes et les migrants. Dans la même campagne, il y a une affiche avec une femme en position d'accouchement face à un médecin accoucheur. Et elle accouche d'un TGV. Et le slogan c'est : "Alors le TGV, t'accouches ?" Si ça ce n'est pas de la misogynie et du mépris des femmes, alors je ne sais pas comment le qualifier.

Est-ce que cette plainte ne fait pas un coup de pub à Robert Ménard ?

Je crois que Robert Ménard cherche les provocations. On donne un peu de médiatisation supplémentaire, mais je ne pouvais pas laisser passer. L'indignation collective a été extrêmement rapide et vive. À cette indignation collective, j'ai jugé utile d'assortir une plainte au parquet.

Robert Ménard se défend en plaidant l'humour et a expliqué que cela faisait référence à l'univers du Far West. Vous l'entendez ?

Robert Ménard a le même humour que Jean-Marie Le Pen avec ses plaisanteries nauséabondes sur les chambres à gaz. Non, ce n'est pas de l'humour ! C'est extrêmement méprisant et agressif. C'est d'autant plus incongru que cela tombe pendant une période de mobilisation contre le harcèlement sexuel et contre les violences faites aux femmes. Nous essayons de mobiliser la communauté nationale contre les violences faites aux femmes et vous avez là un élu qui, de son poste d'élu, fait un véritable pied de nez à ce que nous essayons de faire vivre comme respect de la dignité des femmes.

"Robert Ménard a le même humour que Jean-Marie Le Pen avec ses plaisanteries nauséabondes sur les chambres à gaz", Laurence Rossignol

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