Cet article date de plus d'un an.

Grands départs en vacances : tout ce que vous ne saviez pas sur Bison Futé

Le petit indien devenu le compagnon de voyage indispensable de ceux qui se déplacent en voiture fête cette année ses 48 ans.
Article rédigé par Théo Uhart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Né en 1976 au sein du ministère des transports, après les encombrements de l'été 75, le petit indien Bison Futé s'est rapidement imposé comme l'indicateur incontournable des départs en vacances. (BISON FUTE POUR FRANCE INFO)

"Bison Futé voit rouge ce week-end dans le sens des départs". Comme les hirondelles et la printemps, la pupille de Bison Futé annonce désormais depuis près de 50 ans les grands départs en vacances. Mais pourquoi Bison Futé s'appelle Bison Futé ? Qui a eu l'idée de sa création ? Comment fonctionne-t-il ? On fait le point sur notre compagnon de vacances. De quoi occuper vos trajets en voiture de ce week-end de chassé-croisé entre juilletistes et aoutiens, classé justement rouge par Bison Futé sur la partie ouest de la France, et orange pour le reste du pays.

>> Pieds sur le tableau de bord, rouler la fenêtre ouverte, dormir sur l'autoroute : sept questions à un gendarme avant les départs en vacances

VGE et un bouchon monstre

Nous sommes le 2 août 1975, et la France connaît le pire record de bouchons de son histoire : 600 km de ralentissement. La RN10 qui rallie Paris à l'Espagne se transforme en enfer pour les automobilistes : elle est saturée sur un quart de sa longueur. Entre la canicule et les accidents, 145 personnes meurent sur la route ce week-end-là.

Valéry Giscard d'Estaing va alors demander à son ministre de l'Équipement de trouver une solution. Quelques semaines plus tard, Jean Poulit, ingénieur des Ponts et Chaussées, prend la tête du service de l’exploitation routière et de la sécurité avec une idée  : monter un système d'information qui permettrait de créer des cartes routières et de déterminer des itinéraires bis.

Bison Futé contre l'oiseau Timothée

Derrière Bison Futé se cache en fait le Cnir, le Centre national d'information routière. Mais très vite, l'idée de lui trouver une mascotte pour incarner l'information routière et la diffuser au plus grand nombre s'impose. L'oiseau Timothée et la girafe Ginette tiennent la corde, en symbolisant la possibilité de voir loin. Un dauphin vif et rapide est aussi évoqué un temps, mais c'est finalement le rusé Bison futé qui est choisi.

Ce n'est qu'en 1983 qu'un code couleur sera établi pour les prévisions : vert pour un cumul de bouchons inférieur à 150 km, orange entre 150 et 350 km d'embouteillages, rouge entre 350 et 600 et le très redouté noir au-delà de 600 km de bouchons.

Le 27 juin 1976, il apparaît à la radio pour la première fois, sur France Inter, et invite les automobilistes à "suivre ses flèches vertes". Et dès l'été 1976, c'est un succès : les itinéraires bis sont balisés, les bouchons diminuent.

La 1re apparition de Bison Futé à la radio en juin 1976

Comment Bison Futé élabore-t-il ses prévisions ?

Le Cnir réunit des effectifs venus de la police, de la gendarmerie et du ministère des Transports. Le service s'appuie sur les sociétés d'autoroutes et sur un maillage particulièrement efficace de capteurs placés sous la chaussée et de caméras. Bison Futé compile ces données, et les traite pour en ressortir des prévisions sur un an, qui sont ensuite affinées selon la météo, les travaux prévus et le calendrier.

Évidemment, en cinquante ans, et avec le développement des nouvelles technologies, les cartes papiers des itinéraires bis de Bison Futé ont été abandonnées, en 2003, et remplacées par un site Internet. Plus tard, une application, conjuguée au développement de technologies d'information en temps réel. Initalement prévu pour l'été, Bison Futé fonctionne désormais toute l'année et indique dans 17 grandes agglomérations et sur les autoroutes le trafic et les événements qui ont une incidence sur la circulation : travaux, manifestations, accidents, fermetures de routes...

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.