Cet article date de plus de huit ans.

Vidéo Pédophilie dans l'Eglise : "C'était un gourou", témoigne une victime du père Preynat

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
Pédophilie dans l'église : le témoignage d'une victime du père Preynat
Pédophilie dans l'église : le témoignage d'une victime du père Preynat Pédophilie dans l'église : le témoignage d'une victime du père Preynat (France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Bertrand Preynat est au cœur d'un scandale de pédophilie. Soixante de ses victimes se sont déjà regroupées au sein d'une association. Un homme de 40 ans a accepté de s'exprimer anonymement.

La parole des victimes de prêtres pédophiles se libère. Paul avait 8 ans quand tout a commencé. Il était scout sous la direction du père Preynat, comme 400 autres enfants. Aujourd'hui âgé de 40 ans, Paul, qui est un nom d'emprunt, témoigne anonymement.

Selon lui, les camps de scoutisme étaient comme une usine à marchandises où le père Preynat se servait. "A chaque fois, il y avait un prétexte. Il se débrouillait toujours pour que tout le monde parte sur une activité et il y en avait toujours un qui était pris à part", se souvient Paul. Le père Preynat, qui a reconnu les faits, a été mis en examen le 27 janvier pour des agressions sexuelles commises entre 1970 et 1991.

"Tous les adultes, au fond, admiraient ce prêtre"

Pour Paul, les attouchements ont duré neuf ans. "Tout a commencé avec des câlins, comme pourrait faire un père ou une mère à son enfant. Ensuite, plus les années ont passé, plus les demandes ont été loin. C'est allé pour la dernière fois à une main glissée entre les jambes", confie Paul.

Son frère a lui aussi été victime, mais aucun d'entre eux n'a osé en parler jusqu'à aujourd'hui. "C'était un gourou dans tous les sens du terme. Nous, en tant que gamins, quelle était la valeur de notre parole si quelque chose arrivait, étant donné que tous les parents, toutes les personnes adultes, au fond, admiraient ce prêtre ?" ajoute Paul.

Ce secret enfoui, il l'a révélé il y a deux mois, quand il a su qu'il y avait d'autres victimes. Paul n'a pas pardonné, mais garde foi en l'Eglise, il a voulu porter plainte, mais les faits sont prescrits. Aujourd'hui, il veut se battre pour que ce délai de prescription de vingt ans soit aboli.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.