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Vidéo "J'aime bien qu'on dise 'Noir'" : Jean-Pascal Zadi combat le racisme et ses clichés avec son film "Tout simplement noir"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
Jean-Pascal Zadi : "on connaît mieux la condition des Noirs américains que des Noirs français"
Jean-Pascal Zadi : "on connaît mieux la condition des Noirs américains que des Noirs français" Jean-Pascal Zadi : "on connaît mieux la condition des Noirs américains que des Noirs français"
Article rédigé par Benoît Jourdain
France Télévisions

"Rappeur raté", comme il le dit lui-même, l'acteur-réalisateur-scénariste de 39 ans explose avec ce long-métrage, où des invités prestigieux se moquent d'eux-mêmes pour parler de la place des Noirs dans la société.

Le chanteur Soprano, les humoristes Claudia Tagbo et Fary, la journaliste Kareen Guiock, le comédien Jonathan Cohen, l'acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz ou encore l'ancien footballeur Lilian Thuram. Il y a du beau monde dans Tout simplement noir, le premier film de Jean-Pascal Zadi, réalisé avec son ami John Wax, qui sort dans les salles de cinéma mercredi 8 juillet. Mais "JP" a un regret : Christiane Taubira. "Je n'ai pas osé lui demander, reconnaît-il auprès de franceinfo. Parce qu'elle est au-dessus de tout, je n'allais pas la rabaisser à notre truc de comédiens."

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Son long-métrage est un faux documentaire dans lequel Jean-Pascal Zadi interprète, sous son propre nom, un acteur qui veut organiser une marche des Noirs à Paris. Il va pour cela demander le soutien des principales figures de la communauté, ce qui va engendrer des scènes où se mélangent rires et gêne. Chacun accepte de se moquer de soi-même. Les artistes n'ont pas été difficiles à convaincre, selon le réalisateur : "Le fait de montrer la complexité de cette identité noire française, ça faisait du bien à tout le monde."

"Le mot 'Noir' est un peu mal perçu"

Jean-Pascal Zadi est né à Bondy (Seine-Saint-Denis), mais a grandi à Ifs (Calvados). La ville ne comptait qu'une seule famille noire : la sienne. Affronter le racisme l'a aidé à se forger le caractère, affirme-t-il : "Très tôt, j'ai été confronté au rejet et à l'exclusion." Il s'est également rendu compte du problème que le mot "Noir" semble poser en France. Le titre de son film y fait référence. C'est un terme "un peu mal perçu, à cause de l'histoire française, de l'esclavage et de la colonisation, estime-t-il. Mais moi, j'aime bien qu'on dise 'Noir' parce que ça me permet de dire 'Blanc'. Comme ça, on sait où on en est"

Le film débarque dans un contexte particulier. Tant les événements récents aux Etats-Unis, avec la mort de George Floyd, que les manifestations en hommage à Adama Traoré questionnent ce père de famille de trois enfants. "Il m'arrive parfois de marcher dans la rue, et quand je vois une voiture de police, (...) je ne me mets pas à courir, mais j'ai encore des relents au fond de moi. Cette peur-là, elle est à examiner", explique-t-il.

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