Face à des difficultés financières, l'Observatoire international des prisons "en appelle au soutien de toutes et tous"

L'association qui agit pour le respect des droits de l'homme en milieu carcéral "connaît de sérieuses difficultés financières susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention".
Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
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Depuis 1996, la section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) agit pour le respect des droits de l’homme en milieu carcéral. (photo d'illustration) (FABIEN COTTEREAU / MAXPPP)

La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) "en appelle au soutien de toutes et tous", écrit l’association qui agit pour le respect des droits de l'homme en milieu carcéral dans un communiqué, jeudi 21 mars. Dans un contexte général de fragilisation de l’ensemble du secteur associatif, l'OIP "connaît de sérieuses difficultés financières susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention".

"Le montant cumulé des subventions publiques allouées sur une année est ainsi passé de 424 211 euros à 125 107 euros."

L'Observatoire international des prisons

dans un communiqué

L'Observatoire international des prisons, section française, explique avoir perdu 67% de ses subventions publiques en dix ans. "Les aides de l’État et des collectivités territoriales, qui comptaient en 2014 pour plus de la moitié de ses ressources, en représentent aujourd’hui moins de 20%", regrette l’ONG dans son communiqué.

"Le choix délibéré" de certains élus de ne plus soutenir l'OIP

L'association comprend que "plusieurs défections d’acteurs publics" s'expliquent par "la réduction de leurs moyens". Mais l'OIP dénonce aussi "le choix délibéré" de certains élus de ne pas soutenir "une association qui peut déranger par ses dénonciations et luttes inlassables contre l’indignité des conditions de détention et les atteintes aux droits fondamentaux des personnes détenues". L'ONG prend le "dernier exemple en date" : la décision en 2022 du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) de supprimer, "sans explication, sa subvention de 30 000 euros accordée depuis de nombreuses années".

L'OIP "pallie, mais en partie seulement, cette chute libre des ressources publiques par le soutien financier d'acteurs privés en lien avec le milieu de la justice, de quelques fondations […] et de la générosité du public". L'Observatoire international des prisons assure par ailleurs que ses dépenses, "depuis dix ans, n'ont pas subi d’augmentations significatives qui justifieraient les difficultés rencontrées aujourd’hui". Ces dépenses sont "fortement maîtrisées, stables d’une année sur l’autre et concernent les coûts salariaux d'une équipe de dix personnes". Depuis 2014, le budget moyen de l’association "tourne autour de 771 000 euros par an".

4 500 prisonniers ou proches de prisonniers reçus par an

L'OIP souligne qu'elle "accompagne, via sa permanence informative et juridique quotidienne, plusieurs milliers de personnes détenues dans la compréhension et l’accès à leurs droits". En moyenne, chaque année 4 500 prisonniers ou proches de prisonniers sont reçus par la permanence de l’association. Elle ajoute que "son expertise sur l’ensemble des problématiques du milieu carcéral est reconnue et sollicitée par les institutions, les parlementaires, corps d’inspections etc." et que "ses publications sont considérées comme des sources d’information de référence". Quatre rapports d'enquête ont été réalisés ces quatre dernières années. La section française de l'OIP a été créée en 1996 à Paris.

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