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Notre-Dame-des-Landes : les opposants à l'aéroport ne lâchent rien

Le "oui" au transfert de l'aéroport de Nantes Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes l'a emporté hier, après un référendum local. Malgré ce résultat, les opposants au projet ne comptent pas en rester là.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont prévu un nouveau rassemblement les 9 et 10 juillet © Maxppp)

Le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes a passé avec succès l'épreuve de la consultation électorale. Les habitants de Loire-Atlantique ont dit "oui" à 55,17 % au  transfert de l'aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes. Pour le président du département, François Grosvalet, c'est un résultat "sans ambiguité qui engage le gouvernement à lancer les travaux". Pourtant les opposants ont promis de ne rien lâcher. 

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Manuel Valls a prévenu hier dans un communiqué que les occupants illégaux du terrain devraient "partir" d'ici le début des travaux à l'automne. "L'autorité de l'Etat et les lois de la République s'appliqueront à Notre-Dame-des-Landes comme partout ailleurs dans le pays", a assuré le Premier ministre. 

Le combat continue 

Ils avaient déjà dit, avant le référendum, qu'ils ne déposeraient pas les armes. Les opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes estimaient cette consultation trop restreinte au simple périmètre de la Loire Atlantique. Ils ont appelé à un nouveau rassemblement national à Notre-Dame-des-Landes, les 9 et 10 juillet prochain.

Pour lancer les travaux, il faut évacuer la ZAD et ses deux-cents occupants : des militants écologistes et altermondialistes qui ont transformé la zone d’aménagement différé de l’aéroport en zone à défendre. Même chose pour agriculteurs expulsés de leurs terres, ils n’ont pas l’intention de déposer les armes au lendemain de ce référendum, malgré les recours en justice plusieurs fois perdus.

Il leur reste au moins deux procédures : l'une au niveau européen, puisque la France pour construire cet aéroport doit enfreindre une directive qui protège l’habitat de plusieurs espèces protégées. Une autre qui consiste à faire appel de la décision du tribunal administratif qui les avait débouté sur le non-respect de la loi sur l’eau.

Si ce vote voulait légitimer l’expulsion des opposants, il reste quand même à passer à l’action et mobiliser les gendarmes. Des gendarmes échaudés par la tentative avortée de 2012, et encore à l’époque il n’y avait pas eu le précédent de Sivens avec la mort de Rémi Fraisse.

Le maire de Nantes, Johana Rolland, appelle de son côté, "chacun et chacune à respecter en sérénité" ce qui lui semble être "le b.a.-ba de la démocratie, le choix des électeurs."

"Cette consultation ne règle pas les problèmes juridiques. La Justice n'a pas dit son dernier mot", prévient Françoise Verchère, co-présidente du collectif des élus qui luttent contre l'aéroport et ex-conseillère générale de Loire-Atlantique. 

34 communes ont voté "non" au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. 

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