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"On n'est pas entendus" : les policiers expriment leur colère devant les commissariats après une vague de suicides

Les fonctionnaires de police, rassemblés vendredi devant plusieurs commissariats de France, ont fait part de leur ras-le-bol.  

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des policiers rendent hommage à l'une de leurs collègues qui s'est suicidée, à Montpellier (Hérault), le 19 avril 2019. (MAXPPP)

"On veut exprimer un ras-le-bol de cette situation et de cette administration qui fait la sourde oreille." Les policiers ont manifesté leur colère, vendredi 19 avril, devant plusieurs commissariats en France, après l'annonce la veille de deux nouveaux suicides dans une institution touchée par une vague de suicides inédite depuis début janvier.

Les policiers dénoncent des conditions de travail déplorables et l'inaction de l'administration. "On a fait des demandes pour améliorer la situation des fonctionnaires de police mais rien ne se passe, on n'est pas entendus", a déploré auprès de l'AFP Ivan Assioma, délégué Alliance pour Paris et présent devant les locaux de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), dont l'un des agents s'est donné la mort.

Un rythme intensif avec les manifestations de "gilets jaunes"

Alors que 28 policiers se sont suicidés depuis le début de l'année, les syndicats estiment que le mouvement des "gilets jaunes" pèse sur le moral des forces de l'ordre. "A la DOPC, les agents sont appelés tous les week-ends à cause des manifestations. Ils sont jeunes, ils sont déracinés après la sortie d'école de police, ils sont mal payés et en plus ils n'ont plus de vie privée, ils travaillent tous les week-ends", a précisé le syndicaliste.

Un sentiment partagé par les policiers rassemblés sur le parvis de la Direction territoriale de la sécurité publique (DTSP) de Bobigny. "C'est un métier pas évident", "on a des contraintes énormes", "on est tout le temps sur la voie publique, il y a un stress énorme", rapporte à l'AFP Franck, à la BAC départementale depuis treize ans et délégué Unité-SGP-FO.

Face à ces critiques, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a annoncé vendredi que la cellule "alerte-prévention-suicide", dont il avait annoncé la création une semaine plus tôt, serait mise en place dès le 29 avril et qu'il recevra ensuite les syndicats.

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