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Choix libre du pronom il ou elle, nom d'usage, liberté vestimentaire : l'accueil des élèves transgenres fixé par une circulaire gouvernementale

Intitulée "pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire", cette circulaire reconnaît les droits des élèves transgenres et fixe des règles pour mieux les accompagner. 

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des collégiens. Photo d'illustration.  (NICOLAS PARENT / MAXPPP)

"La transidentité concerne l'institution scolaire", commence par affirmer la circulaire publiée jeudi 30 septembre au Bulletin officiel de l'Éducation nationale. Elle fixe un cadre dans le but de mieux accueillir les élèves transgenres et définit notamment des droits à ces jeunes, pour lesquels l'identité de genre ne correspond pas au sexe assigné à la naissance.

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Cette circulaire permet aux élèves transgenres de choisir un nom d'usage qui figurera sur les listes d’appel, la carte de cantine, dans les espaces numériques de travail (ENT), etc. En revanche, seul le nom officiel, lié à l'état civil sera autorisé pour les examens nationaux.

Par ailleurs, le texte précise que les vêtements ne doivent pas faire l'objet de "consignes différenciées selon le genre", ce qui est autorisé ou interdit l’est "pour tous les élèves sans distinction". Les élèves peuvent également choisir le pronom, "il ou elle", qu'ils souhaitent voir utiliser lorsque l'on parlera d'eux au sein de l'établissement. Jusqu'à présent, c'était au bon vouloir des équipes éducatives. Didier Georges, proviseur d'un lycée à Paris et représentant du syndicat des chefs d'établissements (SNPDEN) salue cette clarification.

"Sans cette circulaire chaque établissement avait la possibilité de conduire la politique qu'il souhaitait. Cette circulaire va homogénéiser les comportements."

Didier Georges

franceinfo


Néanmoins, la circulaire précise que le mineur devra avoir l'accord de ses deux parents pour pouvoir changer d'usage. Anaïs Perrin-Prévelle, coprésidente de l'association OUTrans, qui accompagne les personnes transgenres, le regrette : "On avait souvent des chefs d'établissement qui, soit sans l'accord des parents utilisaient quand même le prénom d'usage dans le cadre de l'établissement scolaire, pour faire une bulle à l'intérieur de laquelle les enfants pouvaient évoluer avec leur identité de genre même si elle n'était pas conforme à celle assignée à la naissance, ou qui se satisfaisaient d'avoir au moins l'accord de l'un des deux parents, explique-t-elle. Avec cette circulaire ce sera impossible. Et c'est vraiment dommage ! Parce que sur plein d'autres points cette circulaire est positive mais sur celui-ci on reste sur une situation qui est un peu compliquée."

Cette circulaire, promise au printemps dernier, était attendue. En décembre 2020, le suicide d'une lycéenne transgenre à Lille avait interrogé le rôle de l'institution scolaire dans l'accompagnement de ces élèves.

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