Les radiations expliquent-elles la baisse du chômage ?
"Je crains que ce soit une baisse en trompe l'oeil ", dénonce Luc Chatel sur France Info au lendemain de l'annonce d'une baisse de 1,7% du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A chez Pôle emploi. Le député Les Républicains précise qu"il y a "un impact par exemple du nombre de radiations et de stages".
Que disent les chiffres ?
Les radiations admnistratives et les stages peuvent effectivement expliquer une partie de la baisse du nombre de demandeurs d'emploi. Mais ces deux motifs de désinscription sont en fait plutôt stables sur les derniers mois, que le chômage baisse ou non.
Par ailleurs, pris séparément, ces deux explications jouent assez peu sur le nombre total de sorties. Pour le mois de mars, les radiations représentent 9,4% des sorties des listes de Pôle emploi et 9,7% pour les stages.
Différence "radiations" et "défauts d'actualisation" ?
Si les radiations administratives sont plutôt stables et expliquent qu'une petite partie des sorties... les "défauts d'actualisation" représentent la première raison des retraits des listes de Pôle emploi : 45% des sorties au mois de mars.
Mais contrairement aux radiations (pour absence lors d'une convocation par exemple), les défauts d'actualisation ne sont pas des sanctions décidées par Pôle emploi mais un "oubli" du demandeur d'emploi.
Chaque mois, ce dernier doit dire qu'il est toujours à la recherche d'un emploi et actualiser sa situation. S'il ne le fait pas dans les 15 jours impartis, il sort automatiquement des listes et ne peut plus toucher d'indemnisation. Une cause de désinscription qui a fortement augmenté ces dernières années.
Le danger de la communication sur les chiffres mensuels
Au-delà de cette tendance de fond, la Dares alerte régulièrement sur des "hausses inhabituelles" des défauts d'actualisation. En janvier dernier, le service de statistiques du ministère du Travail prévenait ainsi qu'il fallait éviter d'interpréter les chiffres du chômage par rapport au mois précédent pour cette raison.
Dans sa note méthodologique, la Dares précise que "l’évolution sur la tendance de moyen terme est plus précise à partir d’une évolution observée sur trois mois consécutif qu’à partir de la seule évolution mensuelle".
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