Chômage : Luc Chatel craint "une baisse en trompe l’œil"
En mars, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, a diminué de 60.000 par rapport au mois de février, soit un recul de 1,7%. "C'est évidemment une bonne nouvelle pour les intéressés. Ce que je crains c'est que ce soit une baisse en trompe l'œil ", a réagi mercredi sur France Info, Luc Chatel, président du conseil national des Républicains. Pour le député de la Haute-Marne, "il faut attendre quelques mois pour voir si c'est vraiment une baisse structurelle ." Mais il a estimé que "le gouvernement n'a pas pris les décisions qui permettront d'inverser durablement cette courbe. Les mesures qu'il préconise n'ont réussi nulle part ."
Le projet de loi Travail, destiné notamment à lutter contre le chômage, sera débattu à l'Assemblée nationale la semaine prochaine. "J'étais prêt à voter la version initiale du texte qui allait dans le sens de plus de flexibilité, de plus de sécurité pour les entreprises. Le contresens c'est de considérer qu'il faut protéger ceux qui ont un emploi plutôt que de s'occuper de ceux qui n'en ont pas. On s'occupe des gens qui sont dans le système et on oublie ceux qui sont à l'extérieur du système. C'est le fil conducteur de la politique du gouvernement ."
"Je souhaite que soit débattue la question d'une charte d'éthique " pour la primaire
Luc Chatel a souhaité aussi une charte éthique pour la primaire de la droite. "Je pense que ce sera utile " car "je vois bien une certaine inquiétude de nos partisans qui craignent entre le nombre de candidatures plus ou moins fantaisistes et le comportement de certains qui commencent à critiquer, y compris les règles, alors que nous avons toujours pris nos décisions à l'unanimité. Donc, il faut des garanties ," a insisté le député. "Je souhaite que soit débattue la question d'une charte d'éthique, un code de bonne conduite entre les différents candidats. Il faut que ceux qui voudraient aller voter au mois de novembre comprennent que le vote va être incontestable ."
Par ailleurs, Luc Chatel a déclaré ne pas mettre "la pression " à Nicolas Sarkozy pour qu'il se déclare candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. "C'est à lui de gérer son calendrier. Il est président des Républicains aujourd'hui, il a pris un engagement devant les militants lorsqu'il a été élu, c'est de redresser le parti ", a commenté le député de la Haute-Marne. Le 3 juillet se tiendra la conseil national des Républicains. "Le projet des Républicains sera débattu, le projet des Républicains pour 2017. Je pense que Nicolas Sarkozy, ce sera l'occasion pour lui, après 18 mois, de faire un bilan de son action ."
Nuit Debout : "Cessons d'en faire l’événement sociologique du moment "
Nicolas Sarkozy a déclaré mardi, au sujet de Nuit Debout, que "nous ne pouvons pas accepter que des gens qui n'ont rien dans le cerveau viennent sur la place de la République donner des leçons à la démocratie française ." Une déclaration commentée mercredi sur France Info par Luc Chatel. "Ce que veut dire Nicolas Sarkozy c'est qu'il y a un gros décalage entre les préoccupations de la jeunesse, qui sont réelles, et ceux qui sont place de la République et qui ne représentent pas vraiment grand-chose ", a-t-il expliqué. "Qui est place de la République ? Beaucoup de jeunes qui ont cru en François Hollande, qui ont pensé que la finance était l'ennemi ."
Mais pour Luc Chatel le débat est ailleurs. "Cessons d'en faire l’événement sociologique du moment alors qu'il y a une France qui souffre et qui a du mal à trouver du travail ." Le climat social actuel est le résultat du "profond clivage entre deux gauches qui s'opposent au sein du gouvernement. C'est la première fois qu'on a une cohabitation entre un président de la République et sa propre majorité ", a commenté le député.
Gaz de schiste : "Interdire systématiquement la recherche c'est absurde "
La France a signé l'accord sur la COP21 à New York la semaine dernière. En février, le président du Conseil national des Républicains avait déclaré que son parti devait être "le parti du gaz de schiste et des OGM ". "C'est ma conviction profonde, intime ", a redit mercredi sur France Info le député de la Haute-Marne. "J'ai dit que le parti des Républicains devait être le parti du progrès. C'est-à-dire systématiquement ne pas refuser la recherche, l'innovation. C'est la réponse sur le gaz de schiste ," a-t-il expliqué. "Interdire systématiquement la recherche c'est absurde ."
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