L'ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour trafic d'influence
L'ancien directeur central du renseignement intérieur, surnommé "le Squale", est un proche de Nicolas Sarkozy.
A-t-il trop usé de son carnet d'adresses ? L'ancien patron des renseignements intérieurs Bernard Squarcini a été placé en garde à vue, lundi 26 septembre, dans l'après-midi, dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale, à Paris, selon des sources judiciaires jointes par franceinfo. Il est soupçonné de trafic d'influence, dans la même affaire que l'ex-patron de la PJ parisienne Christian Flaesch.
Michel Gaudin, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, ancien directeur général de la police nationale et ancien préfet de police de Paris a, lui aussi, été entendu dans cette affaire, lundi soir. Il est interrogé en audition libre par "la police des polices".
Un coup de pouce à Philip Morris ?
Surnommé "le Squale", Bernard Squarcini est un proche de Nicolas Sarkozy. L'ancien directeur central du renseignement intérieur (DCRI, actuelle DGSI) est suspecté d'avoir mis ses réseaux au sein de la police au service de son cabinet Kyrnos, fondé en 2013 après son départ de la DCRI. Il aurait notamment récupéré des informations confidentielles de la police, qui lui servaient ensuite dans le privé. De tels faits pourraient constituer une violation du secret professionnel.
Un contrat conclu avec le géant américain de l'industrie du tabac, Philip Morris, est au cœur de cette procédure ouverte à la suite de perquisitions, menées en avril, dans les bureaux et au domicile de Bernard Squarcini. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs cherchent à savoir dans quelle mesure il a pu encourager la police marseillaise à lutter contre la contrebande de cigarettes afin de servir les intérêts de Philip Morris.
Bernard Squarcini connaît bien la région marseillaise pour avoir occupé le poste de préfet délégué à la sécurité auprès du préfet des Bouches-du-Rhône, de 2004 à 2007, avant de rejoindre les renseignements.
Impliqué dans d'autres affaires
Le nom de l'ancien patron de la DCRI apparaît dans deux autres enquêtes, dont l'une porte sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, et l'autre sur un volet de l'affaire du cercle de jeu Wagram - il est notamment soupçonné d'avoir demandé le placement d'un policier sur écoute.
Il a par ailleurs été condamné à une amende, en 2014, dans le dossier des "fadettes" du journal Le Monde pour avoir demandé des factures téléphoniques afin d'identifier les sources d'un journaliste enquêtant sur l'affaire Bettencourt.
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