Affaire des fadettes : Bernard Squarcini condamné à 8 000 euros d'amende
L'ancien "patron" de la Direction centrale du renseignement intérieur devra en outre verser un peu plus de 7 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, dont "Le Monde" et le Syndicat national des journalistes.
Il écope d'une lourde amende. Bernard Squarcini, l'ancien "patron" de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), jugé dans l'affaire des "fadettes" du journal Le Monde en 2010, a été condamné, mardi 8 avril, à payer une amende de 8 000 euros. Il devra en outre verser un peu plus de 7 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, dont Le Monde et le Syndicat national des journalistes.
Bernard Squarcini répondait du délit de "collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite", passible d'une peine maximale de cinq ans de prison et 300 000 euros d'amende. Les parties civiles ont estimé que Bernard Squarcini, réputé proche de Nicolas Sarkozy, avait voulu protéger l'exécutif, qui craignait que ces fuites ne déstabilisent Eric Woerth, ministre jusqu'en novembre 2010.
"Pour débusquer un traître dans un cabinet ministériel"
Le procureur, Jean Quintard, n'avait requis qu'une peine de 5 000 euros d'amende, afin de "tenir compte des services rendus par M. Squarcini à la République". Il avait tout de même estimé que l'ancien haut responsable policier s'était rendu coupable d'un acte illégal en invoquant, à tort, la sûreté de l'Etat, alors qu'il s'agissait seulement d'empêcher des fuites judiciaires dans la presse.
L'ex-patron de la DCRI avait reconnu à l'audience, à la mi-février, avoir requis les fadettes (relevé détaillé des communications émises avec un téléphone) d'un journaliste du Monde sur un volet de l'affaire Bettencourt, sensible pour l'ex-ministre UMP du Travail Eric Woerth. Mais il "s'agissait de débusquer une fuite, un traître dans un cabinet ministériel", s'est justifié Bernard Squarcini devant le tribunal correctionnel de Paris, invoquant une exception à la loi dans le cas d'une atteinte à la sûreté de l'Etat.
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