Projet de loi immigration : plus de 5 000 soignants demandent le retrait du texte, jugé "mortifère pour la santé publique"
Plus de 5 000 professionnels de santé et une cinquantaine d'organisations de soignants alertent, samedi 23 décembre, sur les "conséquences sanitaires et sociales dramatiques", selon eux, du projet de loi sur l'immigration. Ils appellent l'Elysée à retirer ce texte "mortifère pour la santé publique".
"Nous, femmes et hommes des professions de santé, du social, du soin et de la recherche souhaitons placer le président de la République et son gouvernement devant leur immense responsabilité", écrivent-ils dans une tribune transmise à l'AFP. Ils demandent "solennellement" à Emmanuel Macron de "ne pas promulguer" le texte.
Parmi les signataires figurent la secrétaire générale de l'Union syndicale des médecins de centres de santé, Julie Chastang, le coprésident du collectif Inter Urgences Pierre Schwob Tellier, la représentante de la Société française de pédiatrie Christèle Gras-Le Guen, ou encore le psychiatre et secrétaire national du PS Antoine Pelissolo. Pour eux, la loi sur l'immigration adoptée mardi au forceps par le Parlement "remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste". Elle aura des conséquences notamment sur la santé "des plus vulnérables, les enfants", assurent-ils, redoutant "une dégradation intolérable de la mortalité infantile, qui s'est déjà accrue depuis dix ans en France" du fait "des inégalités sociales notamment". Ce texte "est contraire à la Convention internationale des droits de l'enfant", écrivent-ils, citant la "limitation du regroupement familial", la "complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés" ou la "limitation des hébergements d'urgence". Ils déplorent aussi les nouvelles conditions introduites pour bénéficier d'aides sociales.
Des risques "d'augmenter les urgences médicales", selon eux
"La suspension de la prise en charge médicale pour les demandeurs d'asile déboutés et les restrictions du titre de séjour pour maladie grave", risquent, elles, "d'augmenter les urgences médicales" et de contribuer à propager des "maladies infectieuses". Ils rappellent enfin que "25% des médecins exerçant à l'hôpital aujourd'hui sont des praticiens à diplôme hors Union européenne" et s'interrogent : "Comment concevoir humainement que l'on attire en France des médecins, au détriment de leurs pays d'origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ?"
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