Loi immigration : c'est "un texte écrit par les LR sous la dictée du Rassemblement national", fustige François Hollande
"Le texte qui vient d'être voté est un texte écrit par Les Républicains sous la dictée du Rassemblement national", fustige jeudi 21 décembre sur France Inter l'ancien président de la République François Hollande, après l'adoption par le Parlement mardi soir du projet de loi immigration. Pour l'ancien chef de l'État, ce texte "venu du Sénat" a été "écrit par la majorité Les Républicains du Sénat, puis confirmé par les LR au niveau national et sous l'influence du Rassemblement national". François Hollande accuse également Emmanuel Macron de "défendre la ligne des LR et du Rassemblement national" avec ce texte.
François Hollande s'indigne notamment de voir apparaître dans le texte "ce que nous pensions inimaginable il y a encore quelques mois, à savoir la différenciation des aides [sociales] selon la nationalité". Il craint que le durcissement des conditions de versement des allocations familiales par exemple n'"accentue la pauvreté". François Hollande assure que ce n'est pas avec ce genre de mesure qu'on peut "lutter contre l'immigration irrégulière", car ce n'est pas pour "toucher l'APL" que "des étrangers vont traverser la Méditerranée avec des barques, risquant de mourir".
"Une entorse au droit fondamental"
Pour l'ancien Président, ces mesures correspondent à de "la préférence nationale" et représentent "une entorse au droit fondamental". Elisabeth Borne a pourtant nié mercredi sur France Inter toute mesure de préférence nationale. La Première ministre s'était alors défendue en affirmant que "comme Michel Rocard, comme François Hollande, il peut y avoir des distinctions entre les Français", citant ainsi l'exemple de la prime d'activité. Jeudi, François Hollande répond à Elisabeth Borne jugeant ces propos "faux juridiquement et fallacieux politiquement".
L'ancien chef de l'État explique qu'il faut faire la différence entre les "prestations dites universelles, qui s'attachent à une situation sociale, comme les allocations familiales, les APL et l'aide personnalisée d'autonomie" et "les prestations qui relèvent d'un revenu de complément", comme la prime d'activité ou le RSA. François Hollande soutient que ces revenus "supposent un parcours professionnel". "On est dans une distinction que les juges constitutionnels auront à rappeler", soutient-il.
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