"Les Africains ne viennent pas pour quémander, mais pour travailler" : malgré la loi immigration en France, ces migrants bloqués au Maroc restent déterminés

Au Maroc, un des principaux points d'étape vers l'Europe, des milliers de migrants subsahariens sont bloqués à Casablanca. Ils y sont refoulés par la police marocaine qui les empêche de camper près des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un homme traverse près d'un campement de fortune occupé par des personnes migrantes subsahariennes, à la gare de Ouled Ziane, à Casablanca (Maroc), le 19 janvier 2023. (Illustration) (FADEL SENNA / AFP)

À la gare routière Ouled Ziane à Casablanca, à force d'y être refoulés depuis le détroit de Gibraltar, les personnes migrantes y ont construit un grand camp de bric et de broc. Tous rêvent de franchir la mer et seul leur représentant, Badou accepte de parler : "Les conditions ici ne sont pas bonnes. Moi, je ne veux pas m'installer ici, je veux passer", lâche ce Guinéen. 

Comme tous les autres migrants, Badou a bien sûr entendu parler de la loi immigration en France et les débats houleux qui ont agité la fin de l'année politique dans l'Hexagone. Il rejette l'idée selon laquelle les migrants sont des personnes qui veulent profiter du système social français. "Non, ceux qui disent ça mentent, réagit Badou. L'économie de la France, ce sont les Africains, ce sont eux qui travaillent là-bas pour le donner cette économie. Les Africains n'y vont pas pour quémander, ils partent pour travailler", dénonce-t-il.

Sentiment anti-français

Entouré de ses camarades, qui l'approuvent, Badou estime que la loi immigration est une conséquence au sentiment anti-français qui se développe en Afrique. "On a vu que le président Macron n'avait pas beaucoup d'intérêt pour la France en Afrique. C'est pourquoi il a appliqué cette loi. Maintenant les Africains se réveillent et ils ont compris que les Français sont des arnaqueurs".

Présent depuis huit ans au Maroc, comme beaucoup de ses compatriotes, Badou continuera à tenter de franchir les frontières de l'Europe. Il affirme que cette loi ne les découragera pas : "Ce jour-là va venir, on attend ici. On va aller en France, on va aller là-bas", conclut-il.

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