: Vidéo "C'est un système"... "Harcelées", le livre-enquête qui montre que les violences faites aux femmes n'épargnent personne, ni aucun milieu
Dans son livre, "Harcelées" qui sort jeudi 7 mars, la journaliste Astrid de Villaines a recueilli les témoignages de femmes victimes de violences.
"En fait, peu importe votre situation : toutes celles que j'ai rencontrées ont, une fois dans leur vie, été confrontées à une forme de sexisme, de harcèlement de rue, voire pire." Durant un an, la journaliste indépendante Astrid de Villaines a sillonné la France pour rencontrer et discuter avec des femmes qui ont subi des discriminations, des violences sexistes ou sexuelles. Et son constat est sans appel : "Il n'y a pas de secteurs épargnés, il n'y a pas de territoires épargnés, c'est ça qui permet de dire que c'est un système". Elle publie, jeudi 7 mars, le résultat de cette enquête dans son livre Harcelées.
En 2018, Astrid de Villaines, ancienne journaliste à LCP, a porté plainte pour une agression sexuelle commise sur son lieu de travail. Elle a finalement démissionné de l'entreprise. Face au flot de témoignages reçus en solidarité, elle dit avoir voulu faire "son métier : enquêter, voir ce qu'il se passe dans les campagnes, dans les banlieues, dans les villes pour voir si les femmes vivent toutes la même chose".
Une parole pas encore libérée
Au cours de son enquête, elle a recueilli le témoignage de 72 femmes de 12 à 84 ans. Astrid de Villaines explique avoir dû enlever certains témoignages car des femmes se sont rétractées ; une preuve, selon elle, que la "fameuse libération de la parole" n'est pas encore totale.
Si la journaliste constate que le sexisme et le harcèlement de rue sont les formes de violence les plus répandues, elle a été particulièrement marquée par les témoignages des agricultrices. L'une d'elles était en liquidation judiciaire. Deux des quatre rencontrées avaient déjà fait des tentatives de suicide. En plus des inégalités, elles subissent "la charge mentale et le machisme". "Quand on leur dit 'est-ce que je pourrais parler au chef d'exploitation ?' Elles disent 'non, mais c'est moi la chef d'exploitation !'. Et la personne en question ne veut pas leur parler, leur dit 'non, mais je voudrais parler à votre mari'", raconte-t-elle.
La journaliste a également eu des difficultés à narrer les histoires de femmes victimes de violences conjugales. "Ça été un des chapitres les plus difficiles à écrire", confie-t-elle. Ces femmes, comme les autres interrogées, ont parlé pour aider toutes celles qui n'ont rien dit ou ne disent rien. "Plus on parle, plus ça fait parler les autres", conclut la journaliste.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.