L'enquête pour "viols, agression sexuelle et harcèlement sexuel" visant le journaliste Patrick Poivre d'Arvor est classée sans suite
L'ex-présentateur du journal de 20 heures était visé par huit plaintes. La plainte qu'il a lui-même déposée pour "dénonciation calomnieuse" a également été classée sans suite.
Classées sans suite. Le parquet de Nanterre a annoncé, vendredi 25 juin, ne pas donner de suites judiciaires aux plaintes déposées à l'encontre de Patrick Poivre d'Arvor. L'ex-présentateur du journal de 20 heures de TF1 faisait l'objet de huit plaintes pour "viols, agression sexuelle ou harcèlement sexuel", depuis les révélations de l'écrivaine Florence Porcel en février, a précisé le parquet.
Le parquet de Nanterre avait ouvert une enquête pour "viols" à l'encontre de Patrick Poivre d'Arvor en février, à la suite d'une plainte déposée par l'écrivaine et chroniqueuse Florence Porcel. Elle accuse l'ex-présentateur du "20 heures" de TF1 de l'avoir violée à plusieurs reprises entre 2004 et 2009. Elle a notamment écrit un livre dont l'histoire est inspirée par ces faits, Pandorini, sorti début janvier.
"Insuffisance de preuves"
Les juges chargés du suivi du dossier ont estimé qu'il y avait une "insuffisance de preuves" de l'infraction dont se dit victime Florence Porcel. Ils ont donc ordonné le classement sans suite de sa plainte pour viol en 2009, seul fait non prescrit reproché au journaliste. "Je salue une décision presque courageuse aujourd'hui même si elle s'imposait au regard de l'absence de charge sérieuse dans ce dossier", déclare l'avocate de Patrick Poivre d'Arvor, Jacqueline Laffont, sur franceinfo.
Plusieurs médias ont réuni de multiples témoignages de femmes qui se disent, elles aussi, victimes du journaliste. Elles évoquent un "abus de position dominante" et des faits de harcèlement sexuel, qui auraient eu lieu pendant de nombreuses années lorsque le journaliste était en poste à TF1. Les enquêteurs en charge de l'affaire ont notamment auditionné plusieurs témoins éventuels des faits dénoncés, ou encore des personnes faisant partie de l'environnement professionnel de Patrick Poivre d'Arvor et de Florence Porcel.
Florence Porcel dépose une nouvelle plainte
En plus de Florence Porcel, 22 femmes ont été entendues par la justice, détaille le parquet de Nanterre dans un communiqué. Depuis le mois de mai et les auditions menées par les enquêteurs, huit plaintes ont au total été recueillies. Trois femmes accusent le journaliste de harcèlement sexuel, deux autres de viol, selon les informations de franceinfo. L'ensemble des plaintes déposées par ces femmes pour "viols" ou "agression sexuelle" ont été classées sans suite par le parquet de Nanterre en raison de la prescription des faits. Les plaintes déposées pour "harcèlement sexuel" n'ont pas été jugées recevables par le parquet car les faits sont antérieurs à 2012, date à laquelle le délit de harcèlement sexuel a été créé par la loi.
L'écrivain et journaliste de 73 ans a été entendu le 18 mai par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne, saisie de l'enquête ouverte par le parquet de Nanterre. Il est ressorti libre de cette audition, durant laquelle il a continué de nier les viols et, selon les informations de franceinfo, il n'a pas non plus reconnu de relations sexuelles consenties avec Florence Porcel. Il avait porté plainte en mars pour "dénonciation calomnieuse" contre l'autrice de 37 ans, une plainte elle aussi classée sans suite par le parquet de Nanterre.
Dans la foulée de la décision du parquet de Nanterre, les avocats de l'écrivaine ont annoncé déposer une plainte avec constitution de partie civile. Cette plainte entraîne automatiquement l'ouverture d'une information judiciaire. "La décision du parquet de Nanterre n'est qu'une étape de la procédure, elle n'ébranle en rien la détermination de Florence Porcel à voir menées des investigations approfondies par un juge indépendant. C'est pourquoi Florence Porcel a décidé de déposer une plainte avec constitution de partie civile", expliquent les conseils. Ils estiment que "les nombreux éléments matériels transmis au parquet établissent l'existence d'indices graves et concordants qui justifient pleinement l'ouverture d'une information judiciaire. En outre, certains actes d'enquête essentiels n'ont pas été réalisés ce jour".
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