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Ex-chirurgien accusé de pédophilie : "Je suis descendue vraiment très bas, je suis sous antidépresseurs", témoigne une victime présumée

Amélie Lévêque-Merle, aujourd'hui âgée de 37 ans, aurait été victime du chirurgien Joël Le Scouarnec lors d'une opération de l'appendicite. Elle avait alors 9 ans.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Touraine
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Amélie Lévêque-Merle interviewée par France 2, en octobre 2019. (FRANCE2  / FRANCETV INFO)

"En tant que femme, je me sens un peu salie", témoigne Amélie Lévêque-Merle, une victime présumée de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, contactée par France Bleu Touraine. Cette tourangelle aujourd’hui âgée de 37 ans avait 9 ans en 1991 quand elle a été opérée de l'appendicite à la clinique de Loches, où le chirurgien a débuté sa carrière entre 1984 à 1993, avant de partir en Bretagne.

Amélie dit avoir pris conscience d'avoir été victime, au moment où l’affaire éclate dans la presse. Cette impression a été confirmée quand elle a vu son nom dans les "carnets" intimes de Joël Le Scouarnec, où il notait des détails d'actes sexuels sur des mineurs, ainsi que des noms. Des détails qualifiés par l'avocat de ce dernier de simples "fantasmes".

Le soulagement puis le dégoût

La "première sensation" ressentie par la trentenaire, "ça a été le soulagement". Ensuite, "il y a le dégoût, la colère, la tristesse qui s'ajoutent à tout ça", poursuit-elle. Et puis il a fallu accepter : "Je suis descendue vraiment très, très bas. Je suis sous antidépresseurs. Je ne me suis jamais arrêtée de travailler parce que j'ai ma propre entreprise et ça m'a quand même porté."

En tant que femme, je me sens salie, c'est un peu compliqué.

Amélie Lévêque-Merle

à franceinfo

"Après  j'ai une chance inouïe d'avoir un mari qui est très compréhensif et patient", se confie-t-elle. Même, s'il y a "un avant et un après", reconnaît-elle.

Des phobies de la médecine

Elle comprend mieux aujourd'hui pourquoi elle rejetait la médecine et le milieu médical. À l’âge de 14 ans, alors qu’elle devait se faire enlever les dents de sagesse, elle a fait "un rejet dans le bloc opératoire. Le chirurgien m'a dit que s'ils avaient réussi à m'endormir, je me serais laissée mourir." Mais "on n'a pas poussé plus loin les investigations" explique Amélie qui était une petite fille "tout à fait souriante" et avec "une adolescence normale", elle ne se pose pas plus de question. C’est "au moment d'avoir des enfants", que cela a été "très compliqué", confie-t-elle.

L'hypnose lui a permis de recouvrer la mémoire 

C’est par le biais de l’hypnose qu’elle a "retrouvé la mémoire". "On m'a proposé de faire la méthode EMDR, donc, on revit la situation dans laquelle on était et à partir de là, j'ai eu des flashs. Il m'a fallu trois séances et j'ai eu deux séances avec des gros flashs et j'ai revécu toute la scène. J'ai vu et j'ai compris", assure-t-elle.

A ce jour, 184 plaintes ont été déposées contre Joël Le Scouarnec, incarcéré depuis mai 2017 an pour "viol" sur mineurs.

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