Espagne : de fausses photos dénudées d’adolescentes diffusées sur les réseaux sociaux

Plus de 20 jeunes filles ont porté plainte après la publication de ces images générées par une application d'intelligence artificielle. Selon la police, les auteurs présumés de ces images sont également mineurs.
Article rédigé par Marie-Hélène Ballestero
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'application Clothoff permet de simuler une photo dénudée à partir d'un cliché classique et habillé. (CAPTURE D'ECRAN "CLOTHOFF")

C'est ce qu'on appelle des "fake nudes". Selon les mères des victimes, tout a démarré au mois de juillet, lorsque les premiers photomontages sont apparus avec des jeunes filles dénudées. La fille de la gynécologue Miriam Al Adib a été l'une des dernières victimes cette semaine. 

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Elle a immédiatement prévenu sa mère, qui a pris le taureau par les cornes, en publiant une vidéo sur Instagram pour interpeller les auteurs présumés de ces fausses images. "Vous qui avez commis cette barbarie, vous n'êtes pas conscients des dommages que vous avez causés à toutes les filles à qui vous avez fait cela. Si vous étiez un tout petit peu conscient, je ne pense pas que vous l'auriez fait. Sachez qu'il s'agit d'un crime très grave", avertit la maman.

Les jeunes auteurs des fausses photos se sont servis d’une application se décrivant comme offrant "des possibilités amusantes et artistiques". Ils ont manipulé les clichés des jeunes filles en plaçant leurs visages sur les corps dénudés d'autres personnes, et les ont fait circuler sur les réseaux sociaux. Bien que les nus ne soient pas réels, le mal, lui, l’est pour les victimes.

La plus jeune des victimes a 11 ans

D'après la police, plus d'une vingtaine de jeunes adolescentes ont été victimes de ces photos manipulées. Au moins l'une d'entre elles a en plus souffert d'une tentative d'extorsion.

Sa mère, Fátima Gómez, l'a dénoncée aux médias espagnols ces derniers jours. Elle redoute par ailleurs que les photos aient été mises en ligne sur des sites pornographiques notamment : "Ce que je crains, c'est que les photos de ma fille soient déjà sorties, par exemple, du cercle d'adolescents ou des garçons qui sont coupables, exprime-t-elle. N'importe qui peut avoir accès à ces photos".

La plus jeune des victimes a 11 ans, la plus âgée, 17. Une enquête est en cours. Selon la police espagnole, les auteurs présumés ont entre 12 et 14 ans et font partie de l'entourage des victimes. Certains d’entre eux sont des camarades de classe.

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