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"Il ne nous fait plus peur" : 18 femmes qui accusent Patrick Poivre d'Arvor d'agressions sexuelles et de viols témoignent à visage découvert sur Mediapart

Ces femmes ont pris la parole lors d'une émission, ce mardi soir. De son côté, l'ancien présentateur vedette du JT de TF1 a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre seize d'entre elles.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Le plateau de l'émission "A l'air libre" de Mediapart, où sont réunies dix-huit femmes qui accusent Patrick Poivre d'Arvor notamment d'agressions sexuelles et de viols. (MEDIAPART)

C'est une première depuis le début de l'affaire Patrick Poivre d'Arvor. Vingt femmes, dont dix-huit témoignent à visage découvert, ont décidé de prendre la parole, mardi 10 mai, sur le plateau de l'émission "A l'air libre" de Mediapart. Elles n'avaient jamais été réunies auparavant.

"Toutes, ici, on est allées raconter nos histoires à la justice. Elle nous a 'classées sans suite'. Ce qu'on vient vous dire, c'est ce que la justice sait, ce qu'elle en fait, et la violence que c'est de témoigner", a expliqué sur le plateau Hélène Devynck, qui accuse le journaliste de viol. "Ça m'a paru important de venir. Nous formons aujourd'hui un groupe, nous voulons montrer que nous sommes unies, nous faisons bloc, nous faisons face : Patrick Poivre d'Arvor ne nous fait plus peur", a de son côté ajouté Florence Porcel, dont la plainte a fait éclater l'affaire.

Le journal en ligne rappelle que "la plupart ne se connaissaient pas avant le début de l'affaire" et que "les faits présumés qu'elles racontent remontent aux années 1980 ou à quelques années". La présentatrice, Valentine Oberti, explique au HuffPost que "ce qui a déclenché l'idée de cette émission, c'est l'annonce de la plainte en dénonciation calomnieuse de Patrick Poivre d'Arvor contre 16 femmes, qui est intervenue au moment de la diffusion du 'Complément d'enquête' de France 2".

L'ex-patron de TF1 comprend "la souffrance" des accusatrices

"Je veux leur dire que leur souffrance ne peut laisser indifférent personne et en particulier moi, ni comme homme, ni comme ancien dirigeant, a réagi l'ancien patron de TF1 Nonce Paolini dans le cadre de cette émission. J'espère qu'elles pourront obtenir la possibilité que leur affaire soit revue par la justice."

A l'époque des faits, "évidemment on ne le savait pas. Si on l'avait su, on aurait pris les dispositions qui s'imposaient et moi le premier", ajoute l'ancien dirigeant, qui s'exprime pour la première fois depuis le lancement de l'affaire en février 2021. Si cela avait été su, "des sanctions auraient été prises", affirme-t-il. "On ne pouvait pas remettre en cause la réputation d'une entreprise comme celle-là, cotée en Bourse, cotée au CAC 40. C'était un risque inconsidéré", a-t-il dit.

"Il n'y a pas de système, il y a simplement quelqu'un qui s'est comporté de façon odieuse avec des femmes dans différents contextes sans que personne ne puisse le savoir puisque ces femmes ne s'exprimaient pas."

Nonce Paolini

à Mediapart

L'affaire PPDA avait éclaté en février 2021 quand l'écrivaine et journaliste Florence Porcel avait porté plainte, en l'accusant de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009. Une enquête préliminaire avait été menée pendant quatre mois par le parquet de Nanterre et 23 femmes avaient témoigné. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l'enquête avait été classée sans suite en juin. La plainte de PPDA à l'encontre de Florence Porcel, pour dénonciation calomnieuse, avait également été classée.

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