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Féminicide de Mérignac : cinq policiers convoqués mardi en conseil de discipline

Cinq fonctionnaires de police sont convoqués mardi en conseil de discipline, à Paris et Bordeaux, après l'assassinat de Chahinez Daoud en mai par son mari, dont elle était en train de se séparer.

Article rédigé par franceinfo, David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des fleurs déposées devant le domicile de Chahinez Daoud, brûlée vive par son mari le 4 mai 2021 à Mérignac (Gironde). (CAROLINE BLUMBERG / EPA)

Cinq policiers passent mardi 4 janvier en conseil de discipline à Paris et Bordeaux, huit mois jour pour jour après le féminicide de Mérignac, a appris franceinfo de source proche du dossier. Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud a été brûlée vive en pleine rue par son mari, dont elle était en train de se séparer, alors qu'elle avait déposé plainte pour des violences un mois et demi plus tôt. Son mari avait déjà été condamné pour des faits de violences conjugales.

Deux commissaires, dont le directeur départemental de la sécurité publique en Gironde, et deux commandants vont s'expliquer devant le conseil de discipline à Paris. Un brigadier est aussi convoqué, mais cette fois à Bordeaux. Une sixième policière doit également être entendue à Bordeaux, mais son audition a été reportée pour cause de maladie. Tous doivent s'expliquer sur les nombreux dysfonctionnements dans cette affaire. "Notre collègue enquêteur ne peut pas endosser seul la responsabilité de l’horrible meurtre qui a été commis sur Chahinez", a déclaré le secrétaire régional d’Alliance, Eric Marrocq, au sujet du brigadier.

Des dysfonctionnements dans le traitement du dossier

La mission d'inspection diligentée après le meurtre de Chahinez Daoud recommande que la justice et les services de police partagent mieux leurs informations dans les dossiers de violences conjugales, ce qui a clairement fait défaut dans les semaines qui ont précédé ce féminicide, selon cette même mission. En effet, la plainte déposée par Chahinez Daoud a été mal recueillie et les actes d'enquête sont insuffisants, regrette Julien Plouton, l'avocat des proches de la jeune femme. "Ce qui est inadmissible c'est qu'elle ait été laissée seule malgré ses multiples appels à l'aide face à son agresseur." En juillet, le parquet de Bordeaux avait confirmé que le policier qui avait pris la plainte de Chahinez venait d'être condamné à huit mois de prison avec sursis pour violences conjugales.

"Les défaillances ne concernent pas seulement la police", juge David Le Bars, qui va siéger en conseil de discipline comme secrétaire général du syndicat des commissaires. "L'institution police nationale fait son travail, son devoir de transparence, là où, sans doute, différents maillons de la chaîne pénale et notamment côté justice, devront peut-être aussi regarder ce qui a pu dysfonctionner pour qu'un tel drame ne se reproduise pas." 

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