: Vidéo Les infirmières scolaires dénoncent une organisation "à flux tendu, mais avec des moyens constants" face à l'épidémie de Covid-19
Le Snics-FSU, syndicat majoritaire d'infirmiers de l'éducation, est à l'initiative d'une mobilisation de la profession, jeudi, afin d'alerter sur des conditions de travail dégradées.
"On est déjà surchargés. Avec le Covid-19, c'est pire que tout." Comme plusieurs de ses collègues, Gretell Richy, infirmière scolaire à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), a exprimé sa colère, jeudi 26 novembre. Son syndicat, le Snics-FSU, a appelé à une mobilisation nationale, afin d'alerter sur des conditions de travail de plus en plus difficiles – particulièrement depuis le début de l'épidémie.
Le Snics-FSU, majoritaire au sein de la profession, a réuni ses membres pour un congrès extraordinaire, organisé en ligne, et invité ces soignants à fermer les infirmeries scolaires pour la journée. Une manière d'interpeller les pouvoirs publics sur le manque de moyens, mais aussi de reconnaissance des infirmières scolaires.
"En France, il y a quand même 18 millions de consultations annuelles auprès des infirmeries de l'Education nationale", rappelle auprès de franceinfo Gretell Richy. "On est vraiment là pour aider les enfants, les accueillir, les orienter. On travaille déjà pour la plupart à flux tendu." L'infirmière d'Hendaye, dans l'Education nationale depuis quatorze ans, explique que "beaucoup d'établissements n'ont pas d'infirmière à 100%".
"Dans certains établissements, il y a une infirmière qui est là un jour ou deux, ce n'est pas suffisant."
Gretell Richy, infirmière scolaireà franceinfo
L'Education nationale et l'Enseignement supérieur comptent 7 700 infirmières scolaires, en grande majorité des femmes – 7 700, pour 62 000 établissements. "On est à flux tendu, mais on est avec des moyens constants, qui n'ont pas évolué", déplore Gretell Richy.
"Les infirmières scolaires sont sur le front"
La pandémie de Covid-19 est venue aggraver cette surcharge de travail. "Depuis le mois de mars, les infirmières scolaires sont sur le front comme toutes les autres infirmières de France", défend l'infirmière scolaire, évoquant des consultations "qui explosent" actuellement. "Nous aussi, on reçoit les enfants symptomatiques Covid-19, on gère le stress des enfants, des familles."
"C'est nous, les infirmières, qui sommes les conseillères en santé des chefs d'établissement, qui avons dû élaborer les protocoles pour nos établissements."
Gretell Richy, infirmière scolaireà franceinfo
Le déploiement des tests antigéniques pour le personnel est une autre source d'inquiétude. Le Snics-FSU craint une nouvelle sollicitation pour des infirmières déjà à bout. "Si on sort de nos établissements, qui va faire notre travail, qui va recevoir les élèves ?, s'interroge Gretell Richy. Qui va entendre la souffrance adolescente et en même temps aussi la souffrance des équipes ?"
Dans une lettre adressée au ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, le Snics-FSU réclame la création de "postes infirmiers en urgence". Pour Gretell Richy, il faudrait au moins une infirmière dans chaque établissement scolaire.
L'infirmière scolaire aimerait également une revalorisation des salaires, "des moyens humains et des moyens techniques". "On n'a toujours pas reçu de réel stock de masques FFP2 par exemple, souligne-t-elle. Le gel hydroalcoolique, c'est l'établissement sur ses fonds propres qui doit le financer."
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