: Vidéo Anne Hidalgo veut doubler le salaire des enseignants : une proposition "démagogique, même s'il y a un besoin d'amélioration salariale", affirme Emmanuelle Wargon
"Ça coûterait 35 milliards d'euros", analyse la ministre déléguée au Logement, qui milite pour les "perspectives de progression de carrière".
C'est une proposition "démagogique, même s'il y a un besoin d'amélioration salariale" a estimé sur franceinfo Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement. Elle était l'invitée du "8.30 franceinfo", alors que la candidate à la présidentielle Anne Hidalgo souhaite doubler le salaire des enseignants si elle est élue.
"Ça coûterait 35 milliards d'euros, analyse la ministre, et je crois que c'est ce qui nous sépare du PS aujourd'hui. À mon avis, [la proposition d'Anne Hidalgo] est démagogique, même s'il y a un besoin d'amélioration salariale des enseignants. Le gouvernement le reconnaît tout à fait et Jean-Michel Blanquer y a beaucoup travaillé."
"Nous, nous sommes dans une majorité qui veut bien affronter le réel et avancer dans des solutions qui sont possibles."
Emmanuelle Wargonà franceinfo
Emmanuelle Wargon poursuit : "Pour moi, le sujet est beaucoup plus sur les perspectives de progression de carrière, sur le fait que l'on puisse continuer à améliorer ses revenus tout au long de la carrière. Et d'ailleurs, évoluer professionnellement. Certains enseignants n'ont pas envie d'être enseignants toute leur vie, ils peuvent avoir envie de faire autre chose. Donc comment est-ce qu'on travaille sur les évolutions professionnelles ?"
Des secteurs "doivent s'interroger sur leur attractivité salariale"
Sur le plan des salaires, le smic va augmenter dès le 1er octobre de 2,2% en raison de l'inflation. "Je crois que la question n'est pas au smic, affirme la ministre. C'est bien que le smic augmente à chaque fois que l'inflation augmente. Mais la question, c'est la grille des salaires. C'est le fait que les salariés sont longtemps au smic ou à des niveaux très près du smic, avec très peu de progression de carrière et avec très peu de perspectives."
"On a des secteurs qui ont du mal à recruter et qui doivent s'interroger sur leur attractivité salariale, a poursuivi Emmanuelle Wargon. Il y a eu pas mal de progrès salariaux. Pour le bâtiment, on est globalement plutôt bien en France. Mais on a des secteurs comme l'hôtellerie-restauration ou du soin et de la prise en charge des personnes fragiles pour lesquels il y a une question d'attractivité de salaires et les négociations sont nécessaires."
"Ces négociations sont nécessaires en particulier dans les branches professionnelles qui ne sont pas vraiment soumises à la concurrence internationale et qui ne peuvent pas dire 'je ne peux pas augmenter les salaires parce que si je augmente les salaires, alors la production s'en va', a détaillé la ministre chargée du Logement. Et dans ces secteurs-là, soit ces négociations ont lieu naturellement, soit il faudra qu'on ait une discussion tripartite sur le partage de la valeur. Ça peut faire partie des sujets de la campagne présidentielle qui vient."
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