Cet article date de plus de sept ans.

Rythmes scolaires : les parents divisés sur le retour de la semaine de quatre jours

Dès septembre, plus d'un tiers des communes de France reviendra à un rythme de quatre jours par semaine en maternelle et en primaire. Des parents racontent à franceinfo ce que cela va changer pour eux. 

Article rédigé par franceinfo - Louise Hemmerlé
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Six élèves et un professeur en classe. (SYLVA VILLEROT / PHOTONONSTOP / AFP)

C'est le troisième changement de rythme scolaire en neuf ans. Plus d’un tiers des communes de France ont choisi de retourner à un rythme scolaire de quatre jours dès la rentrée 2017, a annoncé le ministère de l'Education, mardi 18 juillet. Une aubaine pour certains parents et une galère pour ceux qui s'étaient habitués à la semaine de quatre jours et demi.

Franceinfo a compilé des témoignages de parents concernés par ce changement. Ils nous racontent ce que cela implique pour leurs enfants et leur organisation familiale.

Une décision trop rapide 

Pour certains parents et enseignants, le retour à la semaine de quatre jours s'apparente à un casse-tête. Ils doivent revoir toute l'organisation familiale à seulement quelques semaines de la rentrée scolaire. Certains regrettent donc un calendrier qui leur laisse peu de temps pour se retourner et trouver une solution de garde pour le mercredi.

Parmi eux, Thierry Pfeffer qui travaille le mercredi et ne peut pas se reposer sur les grands-parents pour assurer la garde de ses enfants ce jour-là. Dans sa commune, les parents d’élèves ont voté majoritairement pour un retour aux quatre jours lors du conseil d’école. Mais il s'oppose à cette décision qui le met au pied du mur. "Je suis en colère. OK pour un retour démocratique aux quatre jours, mais pas dans deux mois", souligne-t-il dans les commentaires de notre live.

Un retour dans un an aurait permis de s’organiser.

Thierry Pfeffer

à franceinfo

Une autre commentatrice se retrouve, elle, obligée de changer son temps de travail. "J'ai fait la demande ce matin à mon employeur [qui n'est pas obligé d'accepter...] alors que j'avais déjà fait une demande il y a deux ans !", déplore @Stef.

Un changement "qui n'arrange pas les enfants"

Les arguments sur l'attention et la fatigue des enfants ne trouvent parfois aucun écho. "On privilégie les intérêts des mairies (économies sur les nouvelles activités périscolaires), des instituteurs (plus de cours le mercredi) et on fait passer ça sur le dos de la fatigue des enfants", s'exaspère @matis dans les commentaires. 

Mes enfants ne seront pas moins fatigués car nous travaillons tous les deux et nous serons forcés de les réveiller tout de même.

@matis

à franceinfo

Le retour à quatre jours fait aussi naître la crainte que les enfants soient encore davantage fatigués avec des journées rallongées."Les enfants avec un trouble de l'apprentissage, et ils sont très nombreux, avec une fatigabilité plus importante, ne s'en sortiront pas avec des journées de cours aussi chargées. Les enfants sont comme nous, plus efficaces le matin", estime @hypocrisiedadulte.

Le retour de la coupure du mercredi 

Au contraire, certains parents voient dans le retour aux quatre jours l'opportunité de soulager la fatigue de leurs enfants et améliorer leur capacité de concentration. Katherine Deberne, membre du collectif des Gilets Jaunes contre la réforme des rythmes scolaires, est ravie à l’idée qu’il y ait à nouveau le mercredi de libre pour ses enfants, donc "une coupure en milieu de semaine". "Même si les enfants se lèvent le mercredi matin pour aller au centre aéré, cela n'a rien à voir avec une matinée où il faut encore travailler et se concentrer", estime-t-elle. Dans les commentaires de notre live, Manon, mère de famille et institutrice, partage aussi ce sentiment :

Le mercredi après-midi ne suffisait pas. Un matin est bien plus reposant.

Manon

à franceinfo

Même constat du côté de Céline Fabre, une enseignante qui s’était activement engagée contre la réforme des quatre jours et demi, jusqu’à initier une grève de la faim aux côtés de la maire de Saint-Mézard (Gers). "De mon expérience de huit ans d’enseignement, ça me semblait une horreur. Et ça s’est confirmé quand je suis passée à 4,5 jours en 2014, explique-t-elle à franceinfo. Je perdais mes élèves dès le jeudi au niveau de l'attention", poursuit-elle.

La fin des activités "inintéressantes"

Enfin, certains se félicitent de ce changement car il devrait permettre à leurs enfants de participer à de meilleures activités périscolaires. "Le mercredi libéré va permettre aux enfants de faire des activités sportives et musicales, car c'est illusoire de vouloir le faire pendant les NAP [nouvelles activités périscolaires], même avec toutes les bonnes volontés", estime ainsi Manon.

Pour de nombreux parents, les activités proposées après des journées d’école raccourcies n’étaient pas à la hauteur de leurs attentes. "Dans notre petite commune rurale, les activités périscolaires qui s'étaient substituées aux heures d'enseignement de 15 à 16 heures étaient inintéressantes par manque de moyens : scoubidous, peinture, motricité... Bref, des activités indistinctes de la garderie et sans ambition ni originalité", décrit @Nad.

Maintenant, on va pouvoir faire moins d'heures de garderie et le mercredi, ils passeront la journée au centre de loisirs (...) avec des professionnels de l'animation qui organisent de vraies activités.

Nad

à franceinfo

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.