Les épreuves du bac 2019 risquent-elles vraiment d'être perturbées par une grève ?
Plusieurs syndicats de professeurs appellent à une grève de la surveillance des examens pour le premier jour du baccalauréat, le 17 juin.
Ils s'opposent à la réforme du lycée et du baccalauréat et réclament une revalorisation salariale. Plusieurs syndicats de professeurs appellent à une grève de la surveillance des examens pour le premier jour du baccalauréat, le lundi 17 juin, selon les informations de franceinfo. Faut-il craindre d'importantes perturbations ?
La réponse est donnée par l'un des syndicats mobilisés. "Notre objectif n’est pas de perturber" les lycéens, a déclaré, jeudi 30 mai sur RTL, Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière. Il assure que "non" son syndicat ne compte pas perturber l'épreuve de philosophie, la première du baccalauréat le 17 juin. Pour lui, "les syndicats n'ont pas d'autres moyens s'ils ne sont pas écoutés autour de la table des négociations, que de mettre la pression."
"On a l'objectif de se faire entendre. Il faut que ce gouvernement entende qu'il y a un rejet unanime des fédérations des fonctionnaires du projet de loi qui est en cours d'examen au Parlement, dit de transformation de la fonction publique", explique-t-il.
Les proviseurs confiants
De leur côté, les proviseurs restent confiants. "Nous n'avons pas d'inquiétudes particulières" a rassuré, jeudi 30 mai sur franceinfo, Florence Delannoy, proviseure d'un lycée polyvalent près de Lille et secrétaire générale adjointe du syndicat des chefs d'établissement SNPDEN. "A priori, les menaces de grève brandies ne concernent pas tous les lycées, bien loin de là", a-t-elle estimé. "Actuellement, la grève semble être un souhait relativement minoritaire, même si cela peut se concentrer sur certains établissements", rassure-t-elle. En effet, plus des trois quarts des enseignants qui ont répondu à la consultation lancé par le Snes se sont dits favorables à une grève, mais seulement 12% des adhérents du syndicat enseignants ont répondu.
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, est lui aussi relativement confiant. En visite à Epernay (Marne), il a assuré que "le baccalauréat se passera normalement".
Sur la grève prévue le 17 juin, le ministre de l'Education est "serein" : "le Baccalauréat passera normalement" pic.twitter.com/li0byrhCvQ
— France Bleu Champagne-Ardenne (@fbleuchampagne) 30 mai 2019
Ce genre d'annonce de grève n'est pas une première. En 2003 déjà, la session du bac avait été elle aussi menacée, sans conséquences graves au final : des incidents dans les centres d’examen avaient bien été recensés, mais ils n’avaient pas compromis le bon déroulement des épreuves, rappelle Le Monde.
Des dispositifs prévus en cas de grève
Si le mouvement devait s'intensifier, des procédures existent pour éviter la rupture d’égalité entre candidats. En cas de retards ou de blocages dans plusieurs centres d’examen, le ministère de l’Education a la possibilité de réorganiser une épreuve avec des sujets différents, prévoir des surveillants supplémentaires, et les proviseurs peuvent également réquisitionner des enseignants pour palier ces absences. "On ne réquisitionne que quand il y a un vrai danger et, pour l'instant, je le répète, certes des préavis de grève ont été déposés, mais actuellement la grève semble être un souhait relativement minoritaire", tempère Florence Delannoy.
En revanche, une "grève de la correction" est discutée par certains enseignants de philosophie, notamment à Paris, rapporte Le Monde.
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