Rentrée 2018 : davantage de classes dédoublées, mais "les postes sont pris ailleurs", selon les syndicats
Le dispositif-phare de l’an dernier a été amplifié. Il concerne désormais trois fois plus d’écoliers qu'en 2017. Si l’efficacité du dispositif fait consensus, les syndicats dénoncent un manque de moyens.
En cette rentrée 2018, quelque 190 000 élèves au total sont concernés par le dédoublement des classes. Le dispositif concerne désormais tous les CP en Réseau d’éducation prioritaire (REP) mais également les CE1 dans les quartiers les plus sensibles.
Une montée en puissance très nette, basée, pour une fois, sur un consensus : les dédoublements, globalement, cela fonctionne. Le ministre Jean-Michel Blanquer en est fier et les enseignants concernés reconnaissent que les élèves apprennent mieux et plus vite en groupe de 12 élèves. Mais pour les syndicats, il y a un revers de la médaille.
Les moyens ne seraient pas au rendez-vous
Cette année, 3 800 postes ont été créés dans le premier degré alors qu’il en faudrait au moins 5 000, d'après les calculs du SNUipp, premier syndicat du primaire. "Les postes qui sont utiles pour le dédoublement sont pris ailleurs. On les prend sur le [dispositif] Plus de maîtres [que de classes], un dispositif désormais à l’agonie. Et on prend aussi dans le milieu rural, les maires ont manifesté leur mécontentement par rapport à cela", explique Francette Popineau, la secrétaire générale du SNUipp.
Peut-on poursuivre comme cela ? Si on ne donne pas les dotations, certainement pas
Francette Popineau, secrétaire générale du SNUippà franceinfo
Et puis il y a la question des locaux pour appliquer le dispositif. Dans 10 à 15% des cas, les écoles sont trop petites. Les classes ne peuvent pas être physiquement dédoublées alors on reste en classe entière, mais avec deux enseignants dans la même salle, au lieu d'un.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.