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Education: Valls se démarque de Hollande

L'occasion était trop belle. Quatre jours après que François Hollande ait déclaré qu'il recréerait "60.000 à 70.000" postes supprimés dans l'Éducation nationale en cinq ans, ses rivaux à la primaire du PS n'ont pas tardé à réagir.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Manuel Valls répond aux questions d'Yves Calvi dans Mots Croisés, lundi 12 septembre, sur France 2. (France 2)

L'occasion était trop belle. Quatre jours après que François Hollande ait déclaré qu'il recréerait "60.000 à 70.000" postes supprimés dans l'Éducation nationale en cinq ans, ses rivaux à la primaire du PS n'ont pas tardé à réagir.

Si Martine Aubry a pointé vendredi le volte-face du député de Corrèze, se réjouissant que "François Hollande fasse maintenant de l'Education une priorité et qu'il ait changé d'avis car il y a encore quelques jours, il disait vouloir sanctuariser le budget de l'Education", Manuel Valls, s'est placé lui, sur le terrain économique.

Lundi soir, dans Mots Croisées sur France 2, il a estimé que la réponse socialiste ne pouvait pas être la dépense publique. Une manière pour l'élu socialiste, à la traîne dans les sondages, de peaufiner son image de candidat "moderne et responsable.

"Promettre des emplois publics supplémentaires aujourd'hui, ca n'est pas possible, tant qu'on a pas remis à flot les finances publiques et tant qu'on ne consacre pas 100% des marges supplémentaires à la réduction de la dette", a déclaré le député-maire d'Evry.

"Je pense que l'Education nationale a besoin d'une réforme beaucoup plus profondeur que celle uniquement de créer des postes", a poursuivi M. Valls, avant d'ajouter "l'essentiel est dans la lutte contre l'échec scolaire". Voir la video

Jack Lang vole à la rescousse de Hollande...
S'invitant dans le débat, l'ancien ministre de l'Education sous le gouvernement de Lionel Jospin, Jack Lang, a pris la défense mardi, du favori des sondages à la primaire socialiste. "C'est un bon plan. Je ne comprends même pas que cela puisse faire un débat à gauche. L'éducation doit être la priorité absolue", affirme-t-il dans un entretien au Parisien.

"Il ne s'agit pas de créer d'un seul coup 60.000 postes, ce qui serait d'ailleurs impossible tant l'actuel gouvernement a saccagé les filières de formation et dégoûté de l'enseignement les jeunes diplômés. François Hollande reprend l'idée d'un plan pluriannuel comme nous l'avions fait sous le gouvernement Jospin", poursuit-il.

Un revirement soudain qui étonne

Les propos du député de Corrèze n'ont pas échappé à Benjamin Haddad. Dans un communiqué, le responsable de Génération France Jeune, l'antenne jeune du think tank de Jean-François Copé, s'étonne mardi "du revirement soudain de François Hollande qui déclarait en avril dans l'express qu'il fallait « sanctuariser le nombre de fonctionnaires dans l'éducation […] au niveau 2012" pour des raisons budgétaires.

"M. Hollande aurait-il oublié ses engagements ?", demande M. Haddad. "Quel François Hollande doit-on croire ? Celui qui promet de réduire le déficit public ou celui qui promet les emplois jeunes, la hausse du nombre de fonctionnaires et le retour de la retraire à 60 ans ?" , s'interroge-t

Les précisions de Hollande

Interrogé dimanche sur Canal Plus, l'ancien premier secrétaire du parti socialiste a répondu: "Nous n'allons pas créer 60.000 postes d'un seul coup." "Chaque année, il va falloir créer 12.000 postes pour que nous puissions retrouver un niveau de qualité de l'éducation qui doit elle-même changer, il faut des réformes sur les rythmes scolaires, sur l'accompagnement des enfants, sur l'orientation", a-t-il dit, en précisant que ces créations coûteraient 500 millions d'euros par an.

"Les 500 millions la première année seront pris sur les dépenses existantes, il y aura autant de dépenses supplémentaires que d'économies. Je n'embaucherai pas de fonctionnaires dans d'autres administrations, j'aurai à coeur, y compris dans l'éducation nationale, de rationaliser un certain nombre de moyens, nous aurons aussi à mettre en cause des dispositifs fiscaux comme le bouclier fiscal, les cadeaux sur l'impôt sur la fortune", a-t-il expliqué.

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