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Présidentielle 2022 : pour les élèves qui bloquent le lycée Louis-le-Grand, "la démocratie ne se joue pas que dans les urnes"

Plusieurs lycées d'Île-de-France ont été bloqués ce mardi par des jeunes qui souhaitaient protester contre l'affiche du second tour de la présidentielle et alerter sur des thématiques qui leur sont chères. 

Article rédigé par franceinfo, Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Blocus devant le lycée Louis-le-Grand à Paris, le 19 avril 2022. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Ils sont près de 200 jeunes, debout sur des poubelles rassemblées devant l'entrée du lycée Louis-le-Grand, à Paris, mardi 19 avril. Le point levé, ils enchaînent différents slogans sur des thématiques diverses, comme "la jeunesse emmerde le Front national" ou "on est plus chauds que le climat".

À l'image de ce lycée réputé du cœur de la capitale, plusieurs établissements d'Île-de-France ont été bloqués une partie de la journée par des jeunes. Ils protestaient en amont du second tour de l'élection présidentielle pour alerter sur le danger de l'extrême droite, l'urgence climatique, les inégalités sociales, les violences policières ou la guerre en Ukraine. "Notre avenir", résume Stessy, 16 ans, élève à Louis-le-Grand. 

"On n'a pas pu voter parce qu'on n'est pas assez âgés et on voit ce second tour qui nous déçoit."

Stessy, élève en première au lycée Louis-le-Grand

à franceinfo

"Même si c'est la démocratie, on ne peut pas s'empêcher de faire quelque chose." Avec sa camarade Maïline, elle aussi en classe de première, elles ont rejoint le blocage sans hésiter, en arrivant le matin. "Les adultes nous laissent ces problèmes mondiaux et on ne peut presque rien y faire parce qu'on est trop jeunes", résume Maïline.

Noé, 16 ans, participe lui aussi à ce mouvement, préoccupé principalement par le changement climatique. "Quand on voit le dernier rapport du Giec qui dit qu’on a trois ans pour agir, c’est de ça qu'ils devraient parler tout leur temps d’antenne", se désole l'adolescent. S'il avait pu voter, il aurait sûrement choisi Emmanuel Macron mais par dépit, dit-il. "Personne ne voudra voter pour Le Pen mais ça fait mal de devoir voter pour Macron parce que c'est cinq ans de destruction du lycée avec Parcoursup et d'inaction climatique. On en a marre."

La démocratie "aussi dans la rue"

Pour le jeune homme, se mobiliser face à ce second tour est un acte citoyen : "La démocratie ne se joue pas que dans les urnes. Ça ne peut pas se jouer qu'une fois tous les cinq ans. C’est tous les jours, dans les urnes mais c’est aussi dans la rue."

Certains dénoncent des actions de jeunes privilégiés, étudiant dans les beaux quartiers parisiens. "C'est justement parce qu'on est privilégiés qu'on est écoutés",  assume Gus, en classe prépa. "On utilise cette capacité d'écoute pour relayer la voix des personnes opprimées devant lesquelles les politiciens habituels ferment les yeux." Certains lycéens rejoindront l'assemblée générale prévue mercredi sur le site de l'université de Saint-Denis.

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