"Mes études, c'est tout pour moi" : ces étudiantes en grande précarité sont hébergées gratuitement à l'hôtel
Le conseil régional d'Île-de-France met à disposition 100 chambres d'hôtel pour les étudiants les plus précaires.
"Un lit, une table pour faire mes études, une télévision... Et le Wi-Fi gratuit. Et c'est le plus important ! C'est très confortable." Ce n'est pourtant qu'une petite chambre minimaliste dans un hôtel aux portes de Paris. Mais c'est du grand luxe pour Souad, étudiante en troisième année de mathématiques, qui était quasiment à la rue. "Je n'ai pas de ressources du tout, confie-t-elle. Je cherche du boulot, mais ce n'est pas évident avec le Covid-19." Souad était hébergée chez quelqu'un, mais elle a du quitter le logement : "Ce n'était pas très bien pour moi vu mes études. Il y a des devoirs à faire, c'est à distance..."
"Chaque jour, je réfléchissais à la même chose : où vais-je dormir ? Peut-être que je ne serai pas en sécurité. J'étais déstabilisée moralement."
Souad, étudianteà franceinfo
Cette chambre lui a été proposée gratuitement par le conseil régional d’Île-de-France. La Région prend entièrement en charge le coût de la location. Et tant pis si la vie sociale se limite à quelques soirées télé, mais surtout à de longues discussions avec les copines. Une seule chose compte désormais : "Je ne veux pas que cette situation me détache de mes études. Mes études, c'est tout pour moi, c'est mon avenir."
"Je me déplace pour aller cuisiner"
Dans la chambre en face de Souad, Rasmiya vient d'aménager, et pour elle aussi, le Formule 1, c'est le top comparé à sa vie d'avant. "On était trois dans une petit chambre comme celle-là", raconte-t-elle. L'étudiante vient de reprendre ses études de géographie en troisième année, à Paris 8. Elle aussi, sans ressources, a enfin trouvé un endroit stable et presque parfait pour se consacrer à ses études : "Il n'y a pas de bruit, je révise très bien, la connexion passe bien."
Seul souci pour elle : impossible de cuisiner dans sa chambre d'hôtel. "Il faut que je me débrouille dehors, explique Rasmiya. Je me déplace pour aller cuisiner avant le couvre-feu, chez un particulier à Bobigny. Je n'ai pas le choix. Je suis obligée de faire le parcours jusqu'à Bobigny pour que je puisse manger ce soir, sinon, je vais dormir avec le ventre vide." La situation va heureusement évoluer : elle devrait avoir droit aux repas à un euro dans les restaurants universitaires.
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