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Vidéo Féminisation de l'espace public : le maire de Rouen veut rattraper un écart qu'il juge indécent

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Complément d'enquête. A Rouen, toutes les nouvelles rues porteront des noms féminins
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

"On a des femmes illustres, dans plein de domaines. Pourquoi est-ce qu'on ne les voit jamais dans l'espace public ?" Depuis son élection à la mairie de Rouen en 2020, Nicolas Mayer-Rossignol en a fait son combat. A la rentrée de septembre 2021, toutes les nouvelles rues porteront des noms de femmes.

"Aujourd'hui, à Rouen comme ailleurs, on est autour de 5%, 6% de noms féminins dans l'espace public, explique à "Complément d'enquête" cet édile socialiste qui pense que "le rôle de la puissance publique, c'est aussi de pousser dans un sens qui, sinon, n'adviendrait pas spontanément, ou en tout cas trop lentement".

Alors Nicolas Mayer-Rossignol a donné des directives explicites : il veut des noms féminins pour toutes les nouvelles rues. A la rentrée de septembre 2021, l'école maternelle Cavelier-de-La-Salle portera celui d'Anne Sylvestre. Et après la patinoire déjà rebaptisée Nathalie-Péchalat, ce sera au tour de la piscine Boulingrin. 

Quelle femme pour détrôner Napoléon au pied de l'hôtel de ville ?

Nicolas Mayer-Rossignol va-t-il trop loin ? En septembre 2020, il s'est retrouvé au cœur d'une vive polémique. Elle prend naissance au pied de son bureau, juste devant l'hôtel de ville. La statue de Napoléon, en place depuis 1865, menaçait de s'effondrer. La mairie l'a retirée pour la faire restaurer, et suggéré de la déplacer pour la remplacer par celle d'une femme. Pourquoi pas Gisèle Halimi, brillante avocate qui s'est battue toute sa vie pour les droits des femmes ?

Pour l'instant, assure le maire, rien n'est décidé. Mais face à lui, les défenseurs de Napoléon serrent les rangs. Pétitions, courriers, réactions d'élus et tribunes se multiplient pour exiger que la statue équestre de l'empereur reprenne sa place. Pour cet historien du patrimoine interrogé par "Complément d'enquête", "renverser brutalement des représentations qui sont historiques" reviendrait à "détruire l'ensemble urbain". "Du vandalisme", ni plus ni moins. Le débat est ouvert. Le maire de Rouen a lancé une grande consultation, pour désigner celle qui pourrait peut-être un jour... détrôner Napoléon.

Extrait de "Les effacées de l'Histoire", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 10 juin 2021.

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