Frédéric attendait ça depuis des années : pouvoir donner son sang comme n’importe qui d’autre. À partir du mercredi 16 mars, un donneur homosexuel est considéré partout en France, comme n’importe quel autre donneur. Il n’y a plus de restriction, ni de mention de l’orientation sexuelle sur le questionnaire. Et il était temps, pour ces autres donneurs, que tout le monde soit traité de la même manière. "Je pense qu’il ne faut pas mettre de barrière aux personnes qui veulent aider et sauver une vie", dit une femme.Discriminant et hypocritePrivés du droit de donner leur sang, en 1983, en pleine explosion de l’épidémie de Sida, les hommes homosexuels sont alors considérés comme population à risque. Ce n’est qu’en 2016 que la possibilité leur est de nouveau offerte, mais avec l’obligation de respecter une période d’abstinence sexuelle. Discriminant et hypocrite pour toute la communauté. À compter de mercredi, seule exception : les homosexuels préventifs contre le VIH. Ils ne pourront donner leur sang que quatre mois après l’arrêt du traitement.