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Don du sang : les homosexuels veulent les "mêmes conditions" que les hétérosexuels

Santé publique France publie les premiers résultats d'une enquête sur les critères de sélection des donneurs de sang. Le collectif Homo Donneur réagit.

Article rédigé par franceinfo
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Depuis 2016, les homosexuels peuvent donner leur sang, à condition de n'avoir pas eu de relation sexuelle depuis un an (JOHAN BEN AZZOUZ / MAXPPP)

"Nous demandons notre réintégration aux mêmes conditions" que les hétérosexuels pour les dons du sang, estime sur franceinfo Frédéric Pécharman, le coordinateur du collectif Homo Donneur. Santé publique France a estimé dans une étude, publiée mercredi 14 novembre, que l'ouverture du don du sang aux homosexuels, en 2016, n'a pas augmenté le risque de transmission du virus du sida par transfusion. 

L'abstinence sexuelle d'un an, cela n'existe pas dans la vraie vie. En moyenne les Français ont deux rapports sexuels par semaine

Frédéric Pécharman

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Pour Frédéric Pécharman, la décision prise il y a deux ans constitue "une vraie marche en arrière". "Dire : 'on ouvre le don du sang aux homosexuels mais à condition qu'ils soient abstinents de toute relation sexuelle pendant un an', cela veut dire qu'on maintient l'interdiction", a-t-il indiqué.

Le coordinateur du collectif souhaite que les mêmes règles s'appliquent pour les homosexuels et les hétérosexuels. "On ne conteste pas les chiffres épidémiologiques. Sauf qu'être donneur de sang, c'est être responsable. Quand on donne son sang, on répond avec sincérité aux questions du médecin. Suite à cela, le médecin va sélectionner. On est tout à fait d'accord avec le principe de sélection, il faut sélectionner les donneurs de sang. Les donneurs de sang doivent être monogames, et non pas volages", a-t-il souligné. Pour le coordinateur du collectif Homo Donneur, donner son sang n'est pas "un droit" donc l'exclusion des homosexuels "n'est pas de l'homophobie".

Pour lutter contre les pénuries de sang

Frédéric Pécharman a pointé néanmoins "un gros problème" : "Il y a des homosexuels et des bisexuels qui mentent, ils se font passer pour des hétérosexuels. Ils ne disent pas la vérité de leur pratique du dernier week-end ou dernier mois, et là on augmente le risque".

"Il y a en France régulièrement des pénuries de sang, et ces personnes-là attendent d'avoir un sang en quantité et en qualité. Et nous, les donneurs de sang homosexuels, nous sommes 25 000 environ en France. A raison de deux dons par an en moyenne, cela fait 50 000 poches. Cela fait cinq jours d'autosuffisance. Ce n'est pas une quantité négligeable, c'est un apport réel", a insisté Frédéric Pécharman, qui donne son plasma, en respectant quatre mois de monogamie avant un don.

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