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ENTRETIEN. Crise aux Antilles : "L'autonomie, ce n'est pas moi qui l'ai demandée", déclare le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu

France Télévisions s'est entretenu avec le ministre des Outre-mer dans l'avion qui l'emmène en Guadeloupe.

Article rédigé par franceinfo - Propos recueillis par Jean-Baptiste Marteau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu à Paris, le 22 juillet 2020. (MAXPPP)

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu se rend dimanche 28 novembre aux Antilles. Cette visite intervient après plus d'une semaine de violences en Guadeloupe et en Martinique. La contestation est partie de l'opposition à la vaccination obligatoire contre le Covid-19, puis s'est étendue à des revendications politiques et sociales. 

Vendredi, Sébastien Lecornu a affirmé que le gouvernement était "prêt" à évoquer la question l'autonomie si cela pouvait permettre de "résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens". France Télévisions s'est entretenu avec le ministre dans l'avion qui l'emmène en Guadeloupe.

France Télévisions : Que venez-vous faire en Guadeloupe ? Pourquoi êtes-vous parti maintenant ? Qu'attendez-vous de cette visite ?

Sébastien Lecornu : Je l'avais indiqué, une négociation de crise ne peut pas se dérouler sous la pression de qui que ce soit. Ni la pression d'acteurs politiciens parisiens, ni évidemment la pression des barrages et des actes illégaux. Cette semaine, on a passé de nombreuses heures à multiplier les contacts qui nous ont permis de cadrer la discussion que nous allons avoir en Guadeloupe et en Martinique.

Il y a une revendication importante qui vient du territoire et des différentes organisations qui est de ne pas appliquer la loi sur l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers.

"L'application de la loi de la République ne fait pas l'objet de négociations. La loi s'applique dans tous les départements français. "

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer

à France Télévisions

En revanche, il y a des conséquences sociales à l'application de cette loi, y compris sur les services publics hospitaliers. Et ça, ce sont des sujets sur lesquels j'entends m'entretenir avec l'ensemble des représentants du territoire. L'intersyndicale, je vais évidemment la recevoir, mais aussi les élus locaux.

Vous allez mettre tous les sujets sur la table, y compris, l'autonomie que certains demandent ?

Sébastien Lecornu : L'autonomie, ce n'est pas moi qui l'ai demandée. Ce sont beaucoup d'acteurs –avec parfois un jeu de discours curieux, il faut le reconnaître– qui nous disent "laisser les Guadeloupéens décider pour la Guadeloupe et c'est à nous de décider si la loi doit s'appliquer ou pas…" Ça, c'est pas un département français.

"J'aime bien les débats clairs, je n'aime pas les faux-semblants et donc je leur ai dit : 'Attendez, si vraiment vous voulez ça, vous nous demandez un débat sur l'autonomie !'"

Sébastien Lecornu

à France Télévisions

Après, quelques hommes politiques en mal d'existence sont venus faire une confusion entre indépendance et autonomie. Mais le moment qu'on vit est aussi un moment de démocratie. Une loi doit s'appliquer. Si on demande à ce qu'elle s'applique différemment, comme en Polynésie française, comme en Nouvelle-Calédonie, c'est qu'on demande un autre statut pour la Guadeloupe. Moi je veux un échange franc. Ce n'est pas le gouvernement qui propose l'autonomie en tout cas, pas de double discours !

Vous dites aux élus qu'ils doivent prendre leur responsabilité. On va donc mettre tous les sujets sur la table ?

Sébastien Lecornu : Il y a beaucoup de thématiques qui viennent du terrain qui, parfois, ne concernent pas l'Etat, voire n'ont jamais concerné l'Etat. 

"La question de l'eau potable par exemple, ce n'est pas une compétence de l'État. C'est une compétence des collectivités territoriales."

Sébastien Lecornu

à France Télévisions

Je ne suis pas là pour faire le grand soir de toutes les revendications en Guadeloupe, mais il y a des choses très prégnantes qui viennent de la rue et il faut savoir l'entendre. On n'a pas à rougir, parce que depuis 2017, des choses concrètes sont faites. C'est aussi l'occasion de faire un point d'étape et de redire qui est responsable de quoi.

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