Congé de naissance : trois questions sur ce congé parental remanié pour les deux parents, voulu par Emmanuel Macron
Un congé partagé entre les deux parents de façon équitable. Si la mesure avait déjà été annoncée en janvier, lors d'une grande conférence de presse à l'Elysée, Emmanuel Macron est revenu, mercredi 8 mai, sur le congé de naissance qu'il souhaite faire entrer en vigueur en août 2025. Auprès du magazine féminin Elle, le président de la République a notamment détaillé sa répartition après l'arrivée d'un enfant. Franceinfo revient sur cette mesure qui vise à remplacer l'actuel congé parental.
Quelle sera sa durée et comment sera-t-elle répartie ?
Emmanuel Macron a d'abord clarifié le partage du congé de naissance entre les deux parents. Concrètement, il y aura "trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l'enfant". Comme aujourd'hui, rien n'obligera un parent à le prendre.
Le congé de naissance vise à remplacer le congé parental. À l’heure actuelle, ce dernier peut être demandé dès la fin du congé maternité ou paternité, jusqu'au troisième anniversaire de l'enfant. Il dure un an mais peut être renouvelé deux fois, précise le site de l'administration. En janvier, Emmanuel Macron avait déploré que cette durée "éloigne beaucoup de femmes du marché du travail".
Le congé parental actuel n'est par ailleurs utilisé que par 0,8% des pères, contre 14% des mères, rapportait une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (fichier PDF) en 2021.
Pour quelle indemnisation ?
Chaque parent sera indemnisé "à hauteur de 50% de son salaire" jusqu'à un plafond de 1 900 euros, a précisé Emmanuel Macron. L'employeur peut également, s'il le souhaite, compléter ce montant. Cela doit permettre aux parents de toucher une rémunération bien supérieure à celle de l'actuel congé parental, dont le barème est fixé à 429 euros. Le chef de l'Etat avait estimé en janvier que le dispositif actuel "crée beaucoup d'angoisse parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré", et place ainsi certaines familles dans "des situations impossibles".
Cette indemnisation reste en dessous de celle préconisée par deux députés en novembre. Dans un rapport d'information sur la prise en charge des enfants en bas âge, Isabelle Santiago (Parti socialiste) et Michèle Peyron (Renaissance) recommandaient un "congé parental d'un an", partageable entre les parents, rémunéré à "67% du salaire".
Quelle conséquence sur les congés maternité et paternité ?
Si le congé de naissance vise à remplacer le congé parental actuel, il n'enterre pas les autres dispositifs liés à l'arrivée d'un enfant. Au contraire, il "s'ajoute aux congés de paternité et de maternité", a expliqué Emmanuel Macron. En clair, par exemple, une femme qui attend son premier enfant aura droit à 16 semaines de congé maternité (six semaines pour le congé prénatal et 10 pour le congé postnatal), puis trois mois de congé de naissance.
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