Nicolas Sarkozy visé par une enquête du parquet financier sur l'utilisation de grosses coupures
Une enveloppe destinée à Nicolas Sarkozy contenant quatre billets de 500 euros a été retrouvée lors d'une perquisition menée fin 2017 chez un antiquaire.
Vers une nouvelle affaire pour Nicolas Sarkozy ? Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête à propos de l'usage régulier par Nicolas Sarkozy de liquide en grosses coupures, a appris franceinfo vendredi 14 juin de source proche du dossier, confirmant une information de Mediapart (article payant). "Lors d'une perquisition fin 2017 chez le célèbre antiquaire parisien Christian Deydier, les policiers de l'Office anticorruption ont mis la main sur un pli au nom de Nicolas Sarkozy, qui avait été déposé la veille", révèle le site internet.
L'enveloppe, découverte lors de cette perquisition menée pour les investigations sur un possible financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, contenait "un chèque de 2 000 euros" pour l'achat d'une antiquité au nom de l'ancien président, "ainsi que quatre billets de 500 euros". Le PNF a alors ouvert une enquête incidente, dans laquelle l'ancien président de la République a été interrogé. Selon Mediapart, Nicolas Sarkozy a expliqué "qu'à l'époque, tous les mois, une de ses assistantes [allait] en son nom retirer à la banque quelque 2 000 euros en grosses coupures, dont des billets de 500 euros".
Une enquête qui "s'embourbe"
La pratique n'est pas illégale et il n'a pas été possible de relier avec certitude ces retraits aux sommes découvertes chez l'antiquaire, par conséquent "l'enquête judiciaire s'embourbe", note Mediapart. Toujours selon le site d'information, l'ancien président a affirmé que les 2 000 euros découverts "étaient destinés à l'achat d'une statuette chinoise" qu'un de ses micropartis – l'Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy (ASANS) – voulait offrir à Michel Gaudin, en apparente contradiction avec son objet social. Ce dernier est l'actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy et, par ailleurs, trésorier de l'ASANS depuis 2012.
La révélation de cette affaire vient s'ajouter aux autres démêlés judiciaires de l'ancien chef de l'Etat, qui vit sa retraite politique sous la menace de deux procès : un pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le cadre de l'affaire Bygmalion, le deuxième pour "trafic d'influence" et "corruption" présumée du haut magistrat Gilbert Azibert. La tenue de ces procès est suspendue à d'ultimes décisions de la Cour de cassation.
Dans l'affaire libyenne, il a été mis en examen le 21 mars 2018 pour "corruption passive", "recel de détournements de fonds publics libyens" et "financement illégal de campagne électorale". De retour dans le bureau des juges, le 4 juin, il n'a pas répondu aux questions des magistrats, dont il a attaqué la compétence devant la cour d'appel.
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