Espace : les débris d'une fusée chinoise menacent de s'écraser sur Terre
Un morceau d'environ vingt tonnes pourrait retomber sur Terre "au début de la semaine prochaine".
Dimanche 24 juillet, la Chine lançait dans l'espace le deuxième des trois modules de sa station spatiale en cours de construction. Une semaine après, une question se pose : où est donc passé l'engin nommé Wentian, d'environ 20 tonnes et sans astronaute à bord, qui a été propulsé depuis le centre de lancement de Wenchang, sur l'île tropicale de Hainan ? L'US Space Command aimerait bien le savoir. Sollicité par CNN (en anglais), ce commandement interarmées des Etats-Unis chargé des opérations spatiales estime que le lanceur pourrait retomber sur Terre "au début de la semaine prochaine".
De son côté, Holger Krag, le chef du Bureau des débris spatiaux de l'Agence spatiale européenne, évoque une date "autour du 1er août". Lui évalue la zone de rentrée de la fusée "entre le 41e parallèle nord" (c'est-à-dire la latitude de Madrid ou de Naples en Europe) et "le 41e parallèle sud" (c'est-à-dire celui qui passe tout au sud de l'Afrique). La France métropolitaine semble donc épargnée.
La Chine déjà critiquée pour sa gestion des débris spatiaux
"Bien qu'ils se désintègrent en entrant dans l'atmosphère, de nombreux morceaux, dont certains assez gros, atteindront la surface", anticipe, toujours sur CNN Michael Byers, professeur à l'Université de la Colombie-Britannique. Néanmoins, le spécialiste des débris spatiaux évoque "un risque extrêmement minime pour les humains" et les infrastructures au sol. Seule crainte selon lui : "Que de plus grandes pièces puissent causer des dommages si elles atterrissent dans des régions habitées". Très logiquement, plus il y aura de déchets, plus il y aura des chances que certains finissent au sol.
Ce n'est pas la première fois que la Chine est critiquée pour sa gestion des débris spatiaux. L'an dernier, les restes d'un de ses modules sur une fusée similaire avaient fini dans l'océan Indien, près des Maldives, dix jours après le lancement. La Nasa avait déclaré que Pékin n'avait pas "respecté les normes responsables".
Mais dans l'étude publiée récemment dans Nature Astronomy, les chercheurs n'hésitent pas à rappeler que les Chinois ne sont pas les seuls à fautifs : "En 2016, le deuxième étage d'une fusée SpaceX a été abandonné en orbite. Il est rentré un mois plus tard au-dessus de l'Indonésie, avec deux réservoirs de carburant de la taille d'un réfrigérateur atteignant le sol intacts."
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