Plus de 10 000 infirmiers et aides-soignants dans la rue pour dénoncer les cadences infernales
Ils étaient 3 500 à Paris, selon la police, et plusieurs milliers dans d'autres villes de France.
Ils ont dénoncé leur rythme de travail effréné, le manque de temps passé auprès des malades et ont demandé une meilleure reconnaissance. Plus de 10 000 infirmiers et aides-soignants ont manifesté, mardi 8 novembre, partout en France, à l'appel d'un mouvement unitaire.
Le taux de mobilisation de l'ensemble du personnel hospitalier appelé à la grève a été de 9,6% sur la journée, et de 14,6% chez les infirmiers, selon le ministère des Affaires sociales. A Paris, le cortège, scindé entre intersyndicale et organisations professionnelles, a réuni 3 500 manifestants, selon la préfecture de police.
Un mouvement unitaire inédit depuis 28 ans
Entre 1 300 et 2 000 soignants ont battu le pavé à Lyon, selon les sources, 1 100 à Nantes (selon la police), entre 500 et 650 à Strasbourg comme à Tours (600) et Orléans (500 selon les organisateurs). Ils étaient environ 250 à Rennes, au slogan de "Ni amendable, ni négociable, retrait de la loi Touraine". Quelques centaines de personnes ont également défilé à Marseille, Caen, Montpellier, Tarbes, Lille, Besançon, Bourges, Nice et Nancy.
Les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC de la fonction publique hospitalière, mais aussi une vingtaine d'organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes avaient choisi la même date pour tirer la sonnette d'alarme, une première depuis 1988.
Une "grève générale" désormais envisagée
L'intersyndicale, reçue à Paris par la Direction générale de l'offre de soins, ne s'est vu proposer "qu'un groupe de travail sur la qualité de vie au travail", a regretté FO. Elle se réunira mercredi pour envisager de nouvelles mobilisations, comme une "grève générale et une manifestation nationale à Paris", selon ce syndicat.
A l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a redit qu'elle présenterait prochainement un plan pour améliorer les conditions de travail et a insisté sur les "revalorisations salariales allant jusqu'à 3 900 euros par an" pour les infirmières ces cinq dernières années. L'intersyndicale réclame notamment l'"abandon" du plan d'économies de "3,5 milliards d'euros" sur trois ans d'ici à 2017.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a rappelé que 31 000 postes dans la fonction publique hospitalière avaient été créés depuis 2012. Dans l'hémicycle, face aux critiques de l'opposition, il a interpellé les candidats à la primaire à droite. "Comment on fait avec 300 000, 500 000, 700 000 fonctionnaires de moins ?" a-t-il lancé, en référence à leurs programmes.
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