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Mort de Naomi Musenga : "Plus qu'un dysfonctionnement" selon Patrick Pelloux

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Mort de Naomi Musenga : "plus qu'un dysfonctionnement" selon Patrick Pelloux
Mort de Naomi Musenga : "plus qu'un dysfonctionnement" selon Patrick Pelloux Mort de Naomi Musenga : "plus qu'un dysfonctionnement" selon Patrick Pelloux (FRANCEINFO)
Article rédigé par France 2
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La mort de Naomi Musenga a mis en lumière les failles du système d'organisaion des urgences. Invité du journal de 13 Heures, ce jeudi, le médecin urgentiste Patrick Pelloux revient sur le drame et sur les leçons qu'il faudra en tirer.

Faut-il réformer l'organisation des secours en France ? La polémique provoquée par la mort de Naomi Musenga pose sérieusement la question. Sur un enregistrement publié il y a deux jours, on entend la jeune femme appeler à l'aide sans être prise au sérieux par l'opératrice en ligne. Plusieurs heures plus tard, enfin arrivée à l'hôpital de Strasbourg (Bas-Rhin), elle succombera.

"Plus qu'un dysfonctionnement"

Le docteur Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes hospitaliers de France, est l'invité du journal de 13 Heures afin d'évoquer le drame. " Il se passe quelque chose de grave, c'est plus qu'un dysfonctionnement ce qui s'est passé à Strasbourg, c'est un véritable drame, estime-t-il. C'est important pour nous de savoir comment on travaille, qu'est-ce qui a fait qu'il y a eu un tel drame et comment le corriger.

Pour le médecin urgentistes, l'affaire dévoile des défaillances dans l'ensemlble du système. "Quand on écoute la bande, explique-t-il, on s'aperçoit que la défaillance est sur tout le système. Une stationnaire sapeur-pompier passe l'appel à une assistante de régulation, qui ne respecte pas les protocoles validés depuis des années et ne demande pas conseil à un collègue ou au médecin régulateur. Car au Samu, un médecin est toujours présent."

Réfléchir sans oublier le drame

La formation des assistants de régulation chargés de prendre les appels d'urgence a notamment été critiquée, parfois jugée insuffisante. "Il faudra se pencher là-dessus, mais sans oublier le cas de Naomi Musenga. Il ne faut pas noyer le drame derrière tout ce qu'on peut critiquer sur la formation, sur le fait qu'il faille réformer l'organisation des secours en France. Sur la formation initiale et continue, il y a des progrès à faire."

Patrick Pelloux estime enfin qu'il faut "réfléchir à une meilleure coordination entre les pompiers et le Samu" et précise: "il y avait quelques milouins d'appels au Samu au milieu des années 80, aujourd'hui, nous sommes à plus de 30 millions".  

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