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"Ça n'est pas pardonnable" : après la mort de Naomi à Strasbourg, l'urgentiste Patrick Pelloux appelle à réformer le Samu

"Cet incident doit nous faire réformer le Samu pour que ça ne se reproduise pas", a réagi sur franceinfo le président de l’association des médecins urgentistes de France, à la suite de la mort de Naomi à Strasbourg, après avoir été moquée au téléphone par le Samu. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le médecin urgentiste Patrick Pelloux lors d'une conférence de presse de l'AMUF, le 17 octobre 2017 à Paris. (MAXPPP)

Le président de l'association des médecins urgentistes de France (AMUF) Patrick Pelloux a réagi mardi 8 mai sur franceinfo après l'annonce de l'ouverture d'une enquête administrative sur les circonstances de la mort de Naomi, après un appel au Samu à Strasbourg (Bas-Rhin), en décembre dernier. 

"J’ai ressenti beaucoup de tristesse et beaucoup de compassion avec sa famille", a déclaré Patrick Pelloux, qui s'est dit aussi indigné par l'enregistrement de l'appel : "Je crois qu’il faut faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé parce que c’est vraiment trop grave."

Ça n'est pas pardonnable la manière qu'il y a eu de répondre à Naomi, et de ne pas comprendre sa détresse

Patrick Pelloux, médecin urgentiste

franceinfo

"Il faut éviter la banalisation"

Patrick Pelloux se félicite qu'une enquête ait été ouverte par l'inspection générale de l'administration et de l'inspection générale de l'action sanitaire et sociale. L'urgentiste le rappelle : "Il faut éviter la banalisation, le burn-out et tout ce qui correspond à une saturation du travail. Dans ce drame absolu, on entend la souffrance de la malade, et on entend une banalisation de l'urgence de la part de ceux qui répondent au téléphone et ce n'est pas convenable. C'est cela qu'il faut analyser pour ne pas que cela se reproduise."

Patrick Pelloux ajoute qu'il y a "entre 25 et 30 millions d'appels qui arrivent au Samu, on ne peut pas remettre tout le fonctionnement du Samu en cause parce qu'il y a eu un incident terrible comme ça. Cet incident doit nous faire réfléchir pour réformer le Samu pour que cela ne se reproduise pas."

On doit avoir les moyens de notre ambition qui est de répondre correctement à toute personne qui nous appelle

Patrick Pelloux, médecin urgentiste

franceinfo

Le président de l'AMUF demande à ce qu'on réfléchisse au fonctionnement du Samu, notamment sur le nombre d'opérateurs : "On ne peut pas dire que c'est normal d'avoir le même nombre de personnes qui répond au téléphone au Samu quand on avait 10 millions d'appels et quand on en a 30 millions aujourd'hui. Ce n'est pas possible. Il faut moderniser le système avec un objectif de dire que chaque appel doit être pris en charge."

Une enquête administrative

Les Hôpitaux de Strasbourg ont ouvert une enquête administrative le 3 mai, après la mort de la jeune femme de 22 ans. Dans la matinée du 29 décembre 2017, Naomi avait appelé le Samu, se plaignant de douleurs abdominales. L'opératrice lui conseille alors de joindre SOS Médecins, qui fait ensuite appel au Samu. La famille s'est procuré l'enregistrement de la conversation avec le Samu. L'opératrice ne semble pas prendre l'appel de Naomi au sérieux.   

Lorsque les secouristes arrivent chez elle, la jeune femme est toujours consciente mais son état se dégrade rapidement. Elle fait un arrêt cardiaque au nouvel hôpital civil de Strasbourg, avant d'être transférée au service de réanimation où elle décède à 17h30.

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