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Vue dégagée sur l’Himalaya, animaux en liberté : dans une Inde confinée, la nature reprend ses droits

En Inde, 1,3 milliard d’habitants sont cloîtrés chez eux, les usines, les centrales électriques, les voitures sont à l’arrêt, améliorant rapidement la qualité de l'air dans un des pays les plus pollués au monde.

Article rédigé par franceinfo, Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Avec le confinement imposé en Inde, des cohortes de macaques – problème endémique à New Delhi – investissent désormais les bureaux déserts de la capitale. (MONEY SHARMA / AFP)

Après deux semaines de confinement, la population indienne retrouve un air pur, et une vue dégagée sur les sommets de l’Himalaya. Débarrassé de la pollution atmosphérique, le toit du monde est de nouveau visible à l’œil nu, une première depuis 30 ans. Des cimes enneigées culminant à 8 848 mètres d’altitude : ces photos époustouflantes prises par les habitants de l’État du Penjab, au nord-ouest de l’Inde, circulent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.


Du Pakistan à l’Ouest au Tibet à l’Est, l’Himalaya, littéralement "demeure des neiges", traverse cinq pays sur 2 400 kilomètres de long. Ses sommets sont désormais parfaitement visibles jusqu’à 200 kilomètres de distance. Une vue que les plus de 30 ans ne peuvent pas connaître. Preuve par l’image que l’Inde, pays le plus pollué au monde avec la Chine, respire à nouveau, du fait d’une activité humaine à l’arrêt.

L’Inde concentre 21 des 30 mégapoles les plus polluées au monde. Pour faire face au coronavirus, le confinement y a été décrété le 25 mars pour trois semaines. Il cloître à domicile 1,3 milliard d’habitants. Les usines, les centrales électriques, les voitures sont à l’arrêt. Conséquence : l'indice de la qualité de l'air s’est amélioré de 33% dans le pays entre le 16 et le 27 mars, d'après le quotidien India Today.

Macaques, paons et éléphants dans les rues désertées


La nature reprend ses droits dans les airs mais aussi dans les rues, désertées par les hommes et réinvesties par les animaux. Outre les vaches, chiens et chats errants qu’on a l’habitude de voir dans les villes indiennes, des cohortes de macaques – problème endémique à New Delhi – investissent désormais les bureaux déserts de la capitale et trompent la vigilance des gardes militaires pour s’aventurer dans le quartier du palais présidentiel, où sont situés tous les lieux de pouvoir du pays.

Autres scènes étonnantes : des paons perchés sur des voitures stationnées à Bombay, un ours noir égaré dans un centre de télécommunications du Sikkim, au Nord-Est de l’Inde (l’animal a blessé un ingénieur). Sans oublier ces éléphants en promenade dans les rues désertes d’une ville du Karnataka, au sud-ouest du pays. La vidéo a été partagée par des agents du service des forêts.

1,2 million de décès annuels à cause de la pollution de l’air

L’amélioration actuelle de la qualité de l’air souligne en creux les ravages de la pollution en Inde. Selon une étude parue en 2019 dans la revue scientifique The Lancet, la pollution atmosphérique y a provoqué 1,2 millions de décès prématurés en 2017. Au niveau mondial, la Société européenne de cardiologie avance le chiffre de 8 800 000 victimes annuelles. En France, l’organisme Santé publique France a comptabilisé 48 000 décès dus à la pollution aux particules fines en 2016. Preuve que la lutte – essentielle – contre le coronavirus n’est malheureusement pas le seul combat qui vaille en 2020.

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