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Vidéo "Je ne sais pas quand on va rentrer, mais pas la semaine prochaine" : à Noirmoutier, les tensions entre locaux et Parisiens font désormais partie du passé

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Article rédigé par Valentin Dunate - Alexandre Abergel
Radio France

L’île de Noirmoutier, en Vendée, a vu débarquer près de 8 000 personnes le 16 mars dernier. Cette situation a créé quelques tensions au départ, mais qui se sont apaisées au fil du temps.

Plus d’un million de Franciliens ont quitté leur domicile principal pour aller se réfugier, au vert, dans leurs résidences secondaires le temps du confinement. Près de deux mois après leurs départs et en vue du déconfinement lundi 11 mai, vont-ils rentrer à la maison ? L’île de Noirmoutier, en Vendée, et ses 10 000 habitants avait vu arriver près de 8 000 personnes le 16 mars dernier. Une situation qui avait créé quelques tensions au départ, mais qui s’est apaisée au fil du temps.

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Dans les rues quasi-désertes de Noirmoutier, le clivage entre les habitants de l’ile et les citadins est ainsi évoqué au passé. Louis et Joëlle sont noirmoutrins depuis plus de cinquante ans. "La première semaine c’était vraiment bien pollué sur nous : la population était vraiment énorme", indique Joëlle. "Ils étaient dans l’île et ils pensaient qu’il n’y avait aucun risque. C’était un peu leur insouciance qui nous révoltait", complète Louis.

Une révolte qui est allée loin : des pneus crevés, des messages violents sur les réseaux sociaux, qui ont d’ailleurs heurté. "Il y a des gens qui ont marqué que les Parisiens pouvaient crever, déplore, amer, Patrick. Je suis né à Paris, j’habite ici depuis dix ans et cela fait quarante ans que je viens à Noirmoutier." "La pilule ne passe pas : aujourd’hui, les Parisiens, on est bien content de les avoir quand on habite Noirmoutier."

"Les conditions sont super pour faire un confinement"

Ces comportements se sont révélés marginaux et les nouveaux arrivants ont vite apprécié la qualité de vie, ici. Clémence habite en temps normal à Boulogne-Billancourt dans 50 m2 avec son mari et sa fille de 19 mois. "Disons qu’on peut profiter de l’extérieur dans un jardin, et d’une heure de ballade dans un lieu sympa. Avec des petites ruelles, où il y a personne, où il y a un cheval, un âne, des lapins. C’est sûr que les conditions sont super pour faire un confinement." "Je ne sais pas quand on va rentrer, mais pas la semaine prochaine : on ne va pas partir le 11 mai, c’est sûr. On va attendre", conclut-elle.

Le télétravail, l’école à la maison ont permis de trouver un autre rythme. Romain, qui a quitté Paris précipitamment le 16 mars dernier avec sa femme et ses trois enfants, va également prendre son temps pour rentrer. "Finalement, je crois qu’on ne nous parle pas de déconfinement", explique-t-il.

J’ai l’impression qu’il va falloir re-rentrer tranquillement dans le rythme. Je ne vais pas me remettre dans un truc extrêmement compliqué. Si c’est pour garder mes enfants trois heures par semaine à l’école, ça va être un peu court.

Romain

à franceinfo

"On est mieux à Noirmoutier, sourient ses filles. Il y a des côtés pour jouer !" Les enfants, leurs parents se sentent bien à Noirmoutier. Une île habituée à ces va-et-vient : chaque été, ils sont 70 000 à y débarquer.

A Noirmoutier, les tensions entre locaux et Parisiens font désormais partie du passé - reportage Valentin Dunate

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