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"Venez nous chercher" : des Français bloqués à l'étranger en appellent au gouvernement et dénoncent le prix exorbitant des billets retour

Environ 130 000 Français, principalement des touristes, se retrouvent coincés à l'étranger à cause des confinements dans différents pays liées à l'épidémie de coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo, Eric Biegala - Edité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
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Les Français bloqués à l'aéroport de Tenerife en Espagne. (NATHALIE)

"Au secours ! Sur place, les gens craquent". Alors que la France est confinée pour lutter contre l'épidémie de coronavirus130 000 Français sont bloqués à l'étranger. Ils devraient être rapatriés dans les prochains jours a promis vendredi 20 mars Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Etrangères, sur franceinfo. La plupart sont des touristes qui se retrouvent sans vol retour pour rentrer au pays. Leur rapatriement n'est pas si simple à organiser et peut se révéler onéreux. 

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A Tenerife, sur l'île espagnole des Canaries, plusieurs centaines de Français sont coincés depuis plusieurs jours. Ils sont regroupés à l'aéroport alors que la majorité des vols commerciaux sont annulés car l'île a été placé sous confinement.

Parmi ces "naufragés", il y a Nathalie et Jean-Marie que franceinfo a pu joindre. "On n'a plus de restaurant, on ne peut plus se laver. C'est une situation indigne de la France", s'emporte Jean-Marie. Il assure que les voyageurs n'ont "pas de masques, ni de gel hydroalcoolique". Sur place, "les gens craquent, certains pleurent, il y a des vieilles personnes qui ont des traitements à prendre et qui ne peuvent plus les prendre. C'est la catastrophe", raconte-t-il depuis l'aéroport en réclamant que la France affrète un avion pour venir les chercher. 

Il faut affréter des avions. On n'est pas à 24 heures de la France. On n'est pas à Tahiti ! On est à 4 heures de la France. Le problème peut être réglé rapidement.

Jean-Marie

à franceinfo

Jean-Marie et Nathalie ont quitté leur ville de Besançon la semaine dernière pour des vacances au soleil. Un séjour qu'ils auraient préféré annuler en raison de l'épidémie mais impossible de se faire rembourser par leur voyagiste. Ils ont donc quand même pris l'avion. Mais arrivés à Tenerife, comme de nombreux compatriotes, le couple a dû être confiné dans sa chambre d'hôtel. "Pas le droit à la piscine, ni au jacuzzi, ni à toutes les réjouissances que l'on peut avoir dans un hôtel", raconte Jean-Marie. 

Les Français bloqués à l'aéroport de Tenerife en Espagne. (NATHALIE)

Le couple lance un appel à l'aide au ministère des Affaires étrangères : "Au secours ! Venez nous chercher". D'après une source proche du dossier, contactée par franceinfo, les autorités françaises travaillent sur un plan de vols commerciaux avec Air France. Une opération similaire réalisée avec le concours de la compagnie Transavia a permis, jeudi, de rapatrier plusieurs centaines de Français.

"Au secours !" Entretien avec Jean-Marie, bloqué aux Canaries

Un travail diplomatique difficile 

Pour organiser le rapatriement, il faut d'abord obtenir des autorités locales qu'elles autorisent un vol alors que certains pays ont interdit toute rotation vers ou à partir de la France. Ce sont les diplomates français, voire le ministre lui-même, qui ont dû décrocher le téléphone pour obtenir quelques vols sur certaines destinations ces derniers jours.

Une fois les autorisations obtenus, il faut ensuite que les compagnies aériennes acceptent de fournir appareils et équipages. En général, cela fonctionne mais ce n'est pas gratuit. A Dakar au Sénégal, Marion en a fait l'amère expérience. Cette étudiante en fin de stage a vu six appareils lui passer sous le nez. "Ce n'était pas assez pour le nombre de Français qu'il y a ici". 

Dès que l'ambassade nous a dit que les billets étaient disponibles, on a été à l'aéroport mais il n'y avait plus que des places en business. Les vols étaient à 1 000 euros avec Air Sénégal et 3 000 euros avec Air France. On ne peut pas avancer cette somme quand on est étudiant, c'est trop cher. 

Marion

à franceinfo

Transavia, la filiale low-cost d'Air France, annonçait vendredi soir avoir déjà ramené 21 000 personnes sur 110 vols en une semaine. A ce rythme, il faudra un mois et demi pour ramener tout le monde.

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