Variant anglais du coronavirus : "On risque de voir une explosion de l'épidémie probablement d'ici quinze jours", estime un médecin hospitalier
Selon le professeur Djilali Annane, la France ne dispose pas, contrairement à l'Angleterre, d'une capacité "de pouvoir détecter des mutants" du coronavirus, donc le variant "circule probablement de façon plus importante qu'on le pense."
Deux "clusters à risque" du variant britannique du coronavirus, plus transmissible, ont été détectés en France - en Bretagne et en Ile-de-France - a indiqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, jeudi 7 janvier. "On risque de voir une explosion de l'épidémie probablement d'ici quinze jours environ en France", craint sur franceinfo le professeur Djilali Annane, chef du service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches.
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Selon Djilali Annane, la souche variante britannique "circule à bas bruit". "En France, contrairement à l'Angleterre, on n'a malheureusement pas la capacité de pouvoir séquencer le génome de toutes les souches, indique le médecin. On est moins en capacité de pouvoir détecter des mutants, donc il circule probablement de façon plus importante qu'on le pense."
"Je ne serais pas surpris que dans quelques jours le gouvernement prenne la décision d'un reconfinement national, parce que ce sera la seule façon d'empêcher cette situation".
Professeur Djilali Annaneà franceinfo
Le chef du service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches affirme que le Premier ministre et le ministre de la Santé ont repris, dans leur conférence de presse jeudi, "un certain nombre de propositions" que lui et plusieurs confrères avaient faites : "notamment le fait de décaler la deuxième injection pour rendre davantage de vaccins disponibles, pour pouvoir vacciner davantage de personnes. C'est plutôt positif".
Au sujet de l''objectif d'un million de personnes vaccinées fin janvier évoqué par Olivier Véran, Djilali Annane estime que cela reviendrait à "pratiquement 40 000 vaccinations quotidiennes. On en est aujourd'hui encore loin", pointe-t-il. Le médecin dit vouloir rester vigilant "sur la façon dont on va rendre opérationnels les centres de vaccination qui sont ouverts et ceux qui vont s'ouvrir, notamment sur la possibilité d'avoir du personnel dans ces centres de vaccination".
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