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Vaccins contre le Covid-19 : pourquoi vous n'en avez peut-être pas fini avec les injections

Face aux variants et à l'incertitude autour de la durée de l’immunité des vaccins, l'hypothèse d'une vaccination régulière contre le Covid-19 existe. Franceinfo vous explique pourquoi.

Article rédigé par franceinfo
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Une femme reçoit une dose de vaccin contre le Covid-19, le 9 avril 2021, à Nantes (Loire-Atlantique). (LOIC VENANCE / AFP)

Va-t-on devoir s'habituer à se faire régulièrement vacciner contre le Covid-19 ? L’hypothèse apparaît probable alors que certains pays évoquent un rappel annuel. Dans le même temps, Albert Bourla, le PDG du géant pharmaceutique Pfizer, a envisagé dans une entrevue dévoilée jeudi 15 avril, une troisième dose "probablement nécessaire".

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Face aux variants et à l'incertitude autour de la durée de l’immunité des vaccins, franceinfo vous explique pourquoi ce n’est peut-être pas la seule fois qu’on pourrait se faire vacciner contre le Covid-19.

Parce qu'on parle déjà d'une troisième dose pour certaines personnes

Une, deux et bientôt trois doses ? Quelques mois après le début de la vaccination, l'hypothèse d'une troisième injection est parfois évoquée. Elle a déjà été recommandée par la direction générale de la santé pour les personnes immunodéprimées, chez qui le vaccin semble moins efficace. "Ces populations ne sont pas parfaitement protégées après deux doses et n'ont pas un taux d'anticorps suffisant", explique Alexandre Bleibtreu, infectiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris. La troisième dose ne serait alors "pas un rappel", mais une manière d'atteindre un taux d'anticorps suffisamment résistant au virus.

L'hypothèse d'une "troisième dose problablement nécessaire" pour le vaccin Pfizer/BioNtech, évoquée par le PDG de Pfizer dans une entrevue avec CNBC (article en anglais), ressemble elle davantage à un rappel. Albert Bourla a estimé qu'une troisième injection pourrait intervenir "entre six et douze mois" après avoir la vaccination, précisant que "tout cela doit être confirmé". "C'est une annonce d'un PDG d'un laboratoire scientifique, tempère l'infectiologue Alexandre Bleibtreu. Scientifiquement, il n'y a aucune donnée sur la protection à six mois et le taux d'anticorps entre six, neuf et douze mois."

"Une troisième dose va être probablement nécessaire, car au fil du temps la protection induite par la primo-vaccination risque de diminuer. Donc il sera nécessaire d’effectuer une troisième dose pour maintenir la protection et le taux des anticorps neutralisants", estime pour sa part Jean-Daniel Lelièvre, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).

Parce que le rappel annuel est une hypothèse sérieuse

Se dirige-t-on vers une vaccination annuelle contre le Covid-19 ? L'hypothèse est jugée "plausible" par Alain Fischer, patron de la campagne de vaccination en France, interrogé vendredi par RMC. "Il est mieux de préparer un scénario où il y aurait besoin de rappels (...) que de ne pas se préparer et de ne pas anticiper", a-t-il précisé.

Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, un rappel annuel est déjà évoqué. "Nous considérons très probable de devoir recourir à une vaccination annuelle, ou à un rappel à l'automne puis à une vaccination annuelle, à l'image de ce qu'on fait pour la vaccination contre la grippe", a ainsi affirmé début février sur la BBC le ministre britannique chargé des vaccins, Nadhim Zahawi, selon des propos rapportés par Reuters (article en anglais). De son côté, David Kessler, le directeur de la cellule anti-Covid de l’administration Biden, a lui jugé que les Américains devaient s'attendre à recevoir un rappel afin de les protéger contre les variants.

"Il n'est pas impossible qu'il faille vacciner régulièrement, mais pour l'instant personne n'est capable de dire s'il faut le faire, on n'a pas le recul et les données scientifiques."

Alexandre Bleibtreu, infectiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière

à franceinfo

Cheffe du service virologie au CHU de Strasbourg, Samira Fafi-Kremer juge également la vaccination annuelle "plausible" mais entourée de "beaucoup d’inconnus". "Il faut plus de recul pour définir le taux d’anticorps suffisamment protecteur", un indicateur qui pourrait permettre de vacciner au cas par cas. "Peut-être qu’on aurait un vaccin annuel, mais en fonction de la réponse immunitaire et pas pour tout le monde."

Parce que les variants "ont changé la donne"

Dans un avis publié le 9 avril, la Haute Autorité de santé (HAS) évoque l'impact des variants sur la stratégie vaccinale. Si dans le cas de celui découvert au Royaume-Uni, "la réponse immunitaire est maintenue", les variants identifiés en Afrique du Sud et au Brésil inquiètent, eux, davantage : "La question de la protection offerte par les vaccins paraît plus incertaine", détaille la HAS. 

Interrogé par franceinfo fin mars, Olivier Schwartz, directeur de l'unité virus et immunité de l’Institut Pasteur, a affirmé que le variant identifié en Afrique du Sud nécessite "une concentration d'anticorps 6 à 14 fois plus élevée pour le neutraliser".

La virologue Samira Fafi-Kremer estime que les "variants ont changé la donne", notamment celui repéré en Afrique du Sud, qui "peut échapper aux anticorps induits par la vaccination". Au-delà de ces variants, dont les souches identifiées ont permis d'adapter les vaccins et leurs réponses immunitaires, la spécialiste explique qu'il existe une "crainte" autour de "variants plus résistants" qui pourraient obliger les autorités à insister sur la vaccination.

Parce que la durée de protection des vaccins n’est pas établie

Si l'efficacité des vaccins commercialisés en France est confirmée par les autorités sanitaires, "la durée de protection apportée par ces vaccins n’est pas établie à ce jour", concède la HAS. "On sait qu'à six mois, les gens ont encore une immunité, mais on ne sait pas si elle est protectrice et suffisante", détaille Samira Fafi-Kremer.

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