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Vaccination des soignants : "La communication gouvernementale qui met en accusation les soignants est assez choquante", accuse un syndicat infirmier

"Dès le 20 mai, on était à 91 % de professionnels de santé vaccinés. Les chiffres utilisés par le gouvernement sont partiels" et ils envoient "un mauvais message", dénonce le Syndicat national des professionnels infirmiers

Article rédigé par franceinfo
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Temps de lecture : 2 min
Thierry Amouroux  (FRANCEINFO)

"La communication gouvernementale qui met en accusation régulièrement les soignants est assez choquante", a déclaré Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) jeudi 26 août sur franceinfo après que Jean Castex a déclaré que le gouvernement ne "reculera pas" sur l'obligation vaccinale imposée au personnel soignant à partir du 15 septembre. Les sanctions prévues contre les salariés récalcitrants seront "mises en oeuvre" à cette date.

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franceinfo : Que pensez-vous de la déclaration de Jean Castex ?

Thierry Amouroux : Il faut bien comprendre qu'au-delà de l'obligation légale il y avait déjà un impératif moral et déontologique pour les soignants de se faire vacciner pour protéger les patients les plus fragiles. Dès le 20 mai on était à 91 % de professionnels de santé vaccinés. Les chiffres utilisés par le gouvernement sont ceux partiels fournis par la médecine de santé au travail des hôpitaux. La communication gouvernementale qui met en accusation régulièrement les soignants est assez choquante parce qu'elle envoie un mauvais message à la population comme quoi il y aurait des résistances chez les soignants. On voit qu'il y a eu 81 mises à pied en Israël et 16 en Italie, à comparer avec 1,5 million de professionnels de santé, donc c'est extrêmement minoritaire.

Avez-vous des collègues qui préfèrent quitter leur poste plutôt que d'être vaccinés ?

Non, par contre nous sommes confrontés à une vague de départ d'infirmiers et d'aides-soignants en raison des conditions de travail qui continuent à se dégrader.

"Le gouvernement continue à fermer des lits en période épidémique."

Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI

à franceinfo

C'est un vrai problème parce qu'on voit bien que vague après vague on a moins de lits d'hospitalisation et moins de soignants au niveau du patients. Lors de la première vague nous avions 6 patients pour une infirmière en soins intensifs, aujourd'hui nous sommes à 8 patients Covid par infirmier.

Que faut-il faire ?

Il faut rééchanter l'hôpital, ouvrir des lits pour répondre aux besoins de santé de la population. Nous n'avons en France que 5,9 lits pour 1 000 habitants alors que l'Allemagne en a 8. On est en retard à force de fermer des lits et de supprimer des postes. On a du mal à faire face aux besoins de santé de cette population et particulièrement lors des phases épidémiques.

La nécessité de présenter un pass sanitaire dans les hôpitaux a-t-elle des conséquences  ?

Oui, cela a un effet parce que vous avez un certain nombre de patients qui n'essaient même pas de se présenter à l'hôpital. Ils sont plus dans le renoncement aux soins et vont attendre la deuxième dose pour venir à l'hôpital. Les gens qui ne sont pas dans un processus de vaccination sont bloqués par des vigiles à l'entrée de l'hôpital et ne rencontrent pas les professionnels de santé.

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