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Vaccination contre le Covid-19 : à Paris, la mairie fait du porte-à-porte dans les quartiers populaires

La mairie veut informer les habitants, notamment ceux qui sont peu à l'aise avec les sites internet et applications nécessaires pour prendre des rendez-vous en ligne pour se faire vacciner contre le coronavirus.

Article rédigé par Jérôme Jadot - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La mairie de Paris mobilise des équipes pour informer les riverains sur la vaccination contre le Covid-19. (JEROME JADOT / RADIO FRANCE)

Paris, 18e arrondissement, des agents municipaux et volontaires de la protection civile passent d’étage en étage dans ces HLM : "Il y a une campagne de vaccination qui a lieu Porte de Clignancourt", explique-t-on à cet habitant. Pendant deux jours, un gymnase du quartier devient centre de vaccination contre le Covid-19, sans rendez-vous. L'épidémie de Covid-19 est particulièrement inquiétante en Île-de-France, a prévenu jeudi 12 mars le ministre de la Santé, Olivier Véran. Le gouvernement mise sur la vaccination, mais certaines réticences se font jour, notamment à propos du vaccin AstraZeneca. Plusieurs pays ont suspendu son usage, par précaution.

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"Ce dispositif de sensibilisation est parti sur un constat double, explique Anne-Claire Boux, adjointe à la politique de ville, à la mairie de Paris. Le coronavirus se propage beaucoup plus dans les quartiers populaires, avec des taux de mortalité plus importants. Et dans les centres de vaccination avec l'application Doctolib, on ne touche pas les personnes qui parfois n'ont pas de connexion internet."

Les équipes mobilisés sont des agents de la mairie de Paris et des volontaires de la protection civile. (JEROME JADOT / RADIO FRANCE)

D’où ces échanges directs, sur le pas de la porte : "C'est à destination des personnes de 50 à 74 ans, atteintes de maladies dites de comorbidité", précise l'agent à Claude, 69 ans, qui demande : "C'est quel vaccin qu'ils font là-bas ?" Il s'agit du vaccin AstraZeneca. "D'accord, donc il y aura un rappel après. Très bien, je vais y réfléchir", assure Claude. Elle a plutôt confiance dans ce vaccin : "Oui, moi je ne fais pas de différence. Ce n'est pas la marque du vaccin qui va me faire changer d'avis. Pour reprendre une vie collective, forcément on est obligé d'en passer par là. Et puis je ne suis pas anti-vaccin."

"Pas là pour convaincre, mais pour informer"

Mais à l’étage du dessous, la suspension du vaccin AstraZeneca dans quelques pays européens ne laisse pas indifférente Maud, 57 ans : "Si d'autres pays ont remarqué qu'ils avaient des problèmes avec ce vaccin, ce n'est pas ça qui va faire que je vais y aller. S'il y a plein de médecins qui ne veulent pas, des infirmières qui refusent ce vaccin, pourquoi on va nous le donner à nous ? C'est vrai que ça fait un peu peur. Moi je ne le ferai pas pour l'instant."

Des réticences exprimées derrière une porte sur dix, estime un agent mobilisé. Des doutes face auxquels Laura, de la protection civile n’essaie pas d’argumenter : "On n'est pas là pour convaincre, on est là pour informer la population. Et que les gens aient la possibilité, s'ils le souhaitent, d'aller se faire vacciner." Pour la mairie de Paris, le principal frein à la vaccination reste pour le moment le nombre de doses disponibles. Elle vise 700 injections d’ici dimanche, dans trois quartiers ciblés cette semaine.

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