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Pass sanitaire : "Il n'y a pas de règle pour les Français de l'étranger", la galère des expatriés pour rentrer en France cet été

Quand certains Français résidant à l'étranger tentent désespérément de convertir le pass sanitaire de leur pays de résidence en pass européen, d'autres, vaccinés avec un sérum non homologué en France, ne peuvent pas l'obtenir du tout.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les sapeurs-pompiers français contrôlent les pass sanitaires des passagers à l'euroairport de Bâle Mulhouse le 2 août 2021. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

Depuis lundi 2 août à 14 heures, les Français de l'étranger ayant reçu un vaccin reconnu en France peuvent demander leur pass sanitaire en envoyant un mail au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Quant aux expatriés ayant reçu le vaccin russe ou chinois notamment, le gouvernement envisage de leur demander une troisième dose d'un vaccin ARN pour leur donner le pass. Mais pour beaucoup, les vacances d'été ont déjà commencé, et il a fallu trouver une solution de fortune. franceinfo a rencontré certains d'entre eux.

Jean-Paul vit aux États-Unis depuis le milieu des années 1980 et travaille comme musicien à Los Angeles. Il a reçu les deux doses du vaccin Pfizer et compte venir pour ses vacances en France à partir du mercredi 4 août. Sauf qu'à 48 heures de son départ, il n'a encore aucune visibilité sur la façon d'obtenir le pass sanitaire français. "Je suis un peu anxieux, confie-t-il, Il semblerait qu'il y ait un centre de vaccination près de l'hôtel de ville où des gens sont capables de faire l'équivalence entre le certificat de vaccination américain et le fameux sésame. Mais ce ne sont que des rumeurs. Je ne sais pas trop comment ça va se passer pour moi, c'est assez confus."

Convertir les documents du pays de résidence en pass européen

L'enjeu est de pouvoir vivre normalement pendant le séjour. C'est d'autant plus important pour les Français qui viennent de pays où les contraintes sanitaires sont particulièrement élevées. "Cela fait deux ans que la plupart d'entre nous ne sort pas du pays, explique Ariane, guide touristique à Singapour, Donc là, il y a un vrai phénomène de ras-le-bol. Beaucoup de familles ont fait le pari de rentrer, pour des raisons familiales et aussi par besoin de s'aérer."

Ariane est vaccinée avec le sérum du laboratoire Pfizer et ces données sont répertoriées dans une application. Mais il lui a fallu trois semaines pour convertir le logiciel singapourien en pass sanitaire. C'est un centre de vaccination qui a accepté de réaliser l'opération pour elle, après plusieurs tentatives infructueuses. "J'ai demandé au pharmacien s'il ne voulait pas convertir mon papier en pass sanitaire européen. Il a refusé parce qu'il avait commencé à le faire trois jours auparavant et que de nombreux faux pass circulaient déjà."

Quid des Français vaccinés à l'aide de produits non homologués ?

La situation la plus compliquée est celle des Français vaccinés à l'aide de produits qui ne sont pas reconnus par les autorités sanitaires européennes. Françoise vit en Russie et elle a reçu deux doses du vaccin russe Spoutnik, qui n'est pas homologué. Actuellement, elle est en France, coincée depuis début juin dans un no man's land sanitaire et administratif.

"Il n'y a pas de règle pour les Français de l'étranger et quand on a reçu un vaccin étranger, les médecins ne savent pas quoi faire, explique-t-elle, J'ai des amis qui ont reçu une troisième dose mais moi, le médecin que j'ai vu n'a pas voulu. Je n'ai pas particulièrement insisté car pour moi, c'était prendre un risque. Je sais que je dois recevoir une troisième injection quand je vais rentrer en Russie. Nous ne sommes pas malheureux, mais un peu déçus de passer des vacances comme ça."

Françoise passe donc des vacances avec ses enfants sans activité collective et elle devra faire un test PCR pour reprendre l'avion. Elle a le sentiment d'avoir été laissée seule dans cette délicate situation.

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