"Le pass est à 300 euros" : des certificats de vaccination de complaisance en quelques clics, l'Ordre des médecins condamne
Alors que le pass sanitaire contre le Covid-19 devient obligatoire à partir de mercredi, certains Français achètent des certificats de vaccination de complaisance. franceinfo a réussi à contacter des vendeurs.
Dès mercredi 21 juillet, impossible d'aller au cinéma ou au musée sans présenter ce précieux sésame. Le pass sanitaire devient obligatoire dans "les lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes. À partir de début août, il deviendra également obligatoire pour aller au bar, au restaurant ou dans certains centres commerciaux. Certains Français, qui refusent l'injection, achètent donc illégalement de faux certificats de vaccination.
Ces certificats sont de vrais pass sanitaires, avec un vrai QR code, mais la personne qui l'achète ne se fait pas vacciner. Les vendeurs affirment que ce sont des médecins complices qui établissent ces vrais certificats de vaccination à des personnes qui ne reçoivent jamais la piqûre.
Un vendeur en ligne en quelques minutes
Ces certificats sont très faciles à obtenir sur internet. Il s'agit par exemple de taper "pass sanitaire" dans la barre de recherche du réseau social Snapchat : on tombe sur une quinzaine de comptes différents qui proposent ce type de certificats. Après quelques messages, nous sommes en ligne avec un vendeur quelques minutes plus tard. "Le pass est à 300 euros", explique-t-il.
Le vendeur l'affirme : "Ce n'est pas un faux pass, c'est un vrai médecin qui l'enregistre sur Améli pro", le site de l'Assurance maladie. "C'est un vrai mais tu n'as pas la dose." Le QR code peut ainsi être fourni en quelques heures, grâce à la complicité de professionnels de santé ou d'agents administratifs dans les centres de vaccination.
"Des attitudes absolument inqualifiables"
Cette pratique, si elle est avérée, provoque l'indignation du docteur Jean-Marcel Mourgues. "Ce sont des attitudes absolument inqualifiables et condamnables sans aucune réserve", s'agace le vice-président de l'Ordre des médecins. Il détaille les poursuites disciplinaires qui peuvent être engagées contre les médecins qui se rendraient complices de ce trafic : "Les sanctions peuvent aller d'un avertissement à une radiation."
Les praticiens s'exposent également à des sanctions pénales : le faux et l'usage de faux sont punis de peines pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
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