"C'est du harcèlement" : en Autriche, les non vaccinés contre le Covid-19, soumis à un confinement, dénoncent une injustice
Depuis lundi, les Autrichiens non vaccinés doivent se reconfiner pour au moins dix jours, sous peine de sanction. Le gouvernement veut convaincre les réticents alors que la couverture vaccinale stagne à 65%.
Depuis lundi 15 novembre, les Autrichiens non vaccinés contre le Covid-19 âgés de plus de 12 ans ne sont autorisés à sortir de chez eux que pour faire leurs courses essentielles, pour s’aérer physiquement et mentalement ou pour des soins médicaux. Ils peuvent également se rendre sur leur lieu de travail à condition d’être testés. Avec ce confinement, le gouvernement espère pousser les récalcitrants à se faire vacciner. Seuls 65% de la population a reçu deux doses, en dessous de la moyenne européenne.
De 500 à 1 450 euros d'amende
Ces nouvelles restrictions sont vécues comme une injustice par de nombreuses personnes non vaccinées, à l’instar de Michaela, chômeuse âgée d’une cinquantaine d’années : "Les personnes vaccinées peuvent contaminer tout autant les autres et je trouve ça totalement injuste que ce soit aux non vaccinés de payer le prix fort."
"J'ai des antécédents médicaux, j'ai fait une chimiothérapie antivirale et je n'ose pas me faire vacciner car j'ai peur de ne pas le supporter avec les effets secondaires que j'ai déjà."
Michaela, Autrichienne non vaccinéeà franceinfo
Les autorités autrichiennes ont annoncé que les contrôles seraient nombreux. Si une personne non vaccinée ne respecte pas le confinement, elle risque une amende de 500 euros et même de 1 450 euros si elle refuse de se faire contrôler. Pas de quoi inquiéter Manuel, également non vacciné : "Rien ne va changer pour moi car ils ne contrôlent pas vraiment, je vais donc continuer à faire ce que j'ai toujours fait. Je ne suis pas quelqu'un qui va tous les week-end au restaurant, je préfère commander de la nourriture à emporter." "Donc ça ne change absolument rien pour moi, poursuit Manuel. Je trouve quand même que c'est du harcèlement et une atteinte grave à la vie privée de nombreuses personnes. Moi je n'ai fait aucun vaccin, je fais confiance à mon système immunitaire et ça a bien fonctionné ces 31 dernières années."
"Quand le vaccin à virus inactivé sera là, j'irai me faire vacciner mais pas par conviction, simplement pour qu'on me fiche la paix."
Manuel, Autrichien non vaccinéà franceinfo
Une manifestation rassemblant des anti-vaccins est prévue à Vienne samedi 20 novembre. Le FPÖ, le parti d’extrême droite, troisième force politique en Autriche, y participera. Son chef, Herbert Kickl, fervent opposant au vaccin, a appelé à un large rassemblement mais lui n’y sera pas et pour cause : il vient d’être testé positif au coronavirus.
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