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"Tout le monde a peur" : des salariés français d'Amazon inquiets sur leurs conditions de travail pendant la pandémie de coronavirus

Au moins 200 salariés du site de Douai (Nord) ont fait valoir mardi leur droit de retrait

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le site Amazon de Douai (Nord), le 18 septembre 2018. (MAXPPP)

Ils posent des jours de congés ou exercent leur droit de retrait : des salariés de plusieurs sites d'Amazon en France font valoir le "danger grave et imminent" auquel ils sont exposés faute, disent-ils, de pouvoir respecter les règles de sécurité sanitaire en période de pandémie de coronavirus, a appris franceinfo de sources syndicales.

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Alors que l'activité du groupe américain de commerce électronique est soutenue par le confinement de la population française, au moins 200 salariés du site de Douai (Nord) ont fait valoir, mardi, leur droit de retrait. Mercredi, environ 50% des CDI ont fait la même démarche ou étaient en débrayage à Montélimar (Drôme).

Le sous-préfet de Douai sur place

Les élus syndicaux dénoncent la faiblesse du matériel sanitaire, notamment de gel hydroalcoolique et de masques, et un manque d’information et d’affichage. "Nous avons demandé un comité social et économique extraordinaire pour danger grave et imminent", explique à franceinfo Emilien Williatten, délégué CGT, qui déplore que la direction n'ait "pas répondu."

Une réunion a été organisée avec les autorités, hier après-midi. Jacques Destouches, sous-préfet de Douai, a écarté la fermeture du site au motif que celui-ci vend des produits essentiels prévus par décret gouvernemental. "Nous lui avons spécifié que nous faisions essentiellement des produits comme des DVD et des chaussures, et peu d’alimentaire. Le sous-préfet a toutefois indiqué qu’il allait faire un rappel à la loi sur le renforcement des mesures sanitaires", précise le délégué CGT.

Près d'Amiens, "ça tourne à la panique"

Selon les syndicats, il n'y a pas assez de gel hydroalcoolique, pas de masque FFP2, ni de gants ni de lingettes désinfectantes. Et la distance physique d'au moins un mètre n'est pas applicable partout dans l'usine : croisement des équipes dans les allées, proximité sur les lignes d'emballage...

"A certains endroits, impossible de garder les distances de sécurité, notamment dans les vestiaires. Ils ont rajouté une pause en plus pour qu'on ne soit pas trop nombreux en salle de pause mais les trois pauses s'enchaînent sans nettoyage des locaux", renchérit Guillaume Reynaud, secrétaire CGT d'Amazon Montélimar.

A Boves, près d'Amiens (Somme), il y a cinq suspicions de cas de Covid-19, affirment les syndicats. "Tout le monde a peur ; ça tourne à la panique", affirme Sandra Holota, déléguée syndicale CGT. Mais seuls une "dizaine de salariés" ont fait valoir leur droit de retrait ces derniers jours. "Beaucoup ne le font pas parce qu'ils ne seront pas payés".

La direction a fait savoir que leur absence serait considérée comme une absence autorisée non payée. On ne sera pas sanctionné, pas licencié, mais pas payé.

Sandra Holota, déléguée syndicale CGT

Contactée, la direction d'Amazon n'était pas joignable dans l'immédiat.

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